L’écriture talismanique

Cette dernière constitue une opération privilégiée grâce à laquelle l’écriture se décline sous la double démarche que nous avons déjà citée plus haut 150  : au niveau du texte, mais également au niveau de la qualité, de l’organisation et de la signification formelle et ontologique de celui-ci. L’écriture et la mise en texte sont utilisées comme des moyens de se protéger, c’est à dire d’échapper au repérage catégoriel produit par les lecteurs potentiels du texte.

Elles permettent d’échapper à la violence qui leur est faite par ce biais, en en produisant une autre, c’est à dire en inscrivant une graphie nécessaire au texte, recouvrant et exilant le sens, ou du moins le différant et ne le rendant accessible que dans le cadre d’une attitude herméneutique produite par le lecteur.

Nos trois auteurs utilisent, à un moment ou à un autre de leurs œuvres, le recours au talisman en faisant de ce cryptogramme un élément essentiel de la compréhension de leur écriture et de leur esthétique. La difficulté est au centre de ce choix, dont nous avons fait remarquer le caractère fondateur.

Notes
150.

Voir page96, le ruban de Moébius.