Nécessité d’agrandissement du territoire

La première extension de la Concession française, jusqu’aux faubourg incendiés près de la cité chinoise, est obtenue en 1860 par le consul Edan (voir annexe n°5); elle constitue une confirmation des limites fixées lors de la proclamation de 1849 et a pour cause une demande, émanant de Paris, de réserver sur les quais un terrain de 2 hectares à la Compagnie des Messageries Impériales qui détient le monopole du service postal de l’Indochine. A une période où la spéculation immobilière fait rage, Edan doit interrompre une procédure d’acquisition déjà engagée sur des terrains entre la muraille est et le Huangpu ; afin d’éviter de remettre en cause des décisions antérieures, Edan trouve un terrain près du Huangpu mais il est insuffisant pour les autorités de Paris, aussi Edan pousse-t-il le ministre plénipotentiaire Bourboulon à agir auprès du Zongli Yamen pour obtenir l’extension de la concession vers le sud, jusqu’au canal. Celle-ci est officiellement accordée le 29 octobre 1861. « Le frontage sur le Whangpoo (Huangpu) est prolongé de plus de 650 mètres et la superficie de la concession est portée à 59 hectares. » 199 La Compagnie des Messageries obtient ainsi ses terrains près des quais, la 3ème section sur le plan cadastral.

Entre 1860 et 1865, les demandes d’achat de terrains s’accentuent et l’aménagement de la concession gagne vers l’ouest, entre le Yangjingbang et la muraille nord. De 1853 à 1862, le contingent construit une route reliant le poste militaire basé à Xujiahui, hors limites de la concession, où sont positionnées les troupes françaises et la concession ; elle assure aussi une liaison avec le quartier de Dongjiadu ; on aménage également le long du Huangpu un quai de 3.800 mètres. Le corps expéditionnaire contribue ainsi, de 1860 à 1865, à l’assainissement du territoire et à l’aménagement de la Concession française.

Notes
199.

Maybon et Fredet, op.cit, p 244.