1.3.4. La représentation politique française et chinoise au sein de la Concession française de Shanghai dans les années 20

Entre 1924 et 1926, face à la dégradation des conditions de vie, le mouvement ouvrier chinois est en plein essor et les révolutionnaires semblent en mesure d'assurer leur hégémonie ; la présence de communistes au Guomindang en janvier 1924 s'accompagne du discours politique de Sun Yatsen prônant l'anti-impérialisme et l'alliance avec l'Union soviétique. Au niveau politique, les rivalités entre seigneurs de guerre créent un espace de liberté pour le syndicalisme, ce qui rend possible la formation d’une grève étendue : le 30 mai 1925 reste un moment de référence dans les esprits par l'ampleur du mouvement ouvrier. Mais cette image cache des faiblesses telles que le manque de cohésion du groupe des travailleurs et l’adhésion au Guomindang, situation qui inquiète les autorités françaises quand elles mettent au premier plan la défense de la concession ; l'arrivée des nationalistes amène les autorités françaises à rechercher des alliances, dont celle avec Du Yuesheng, chef de la Bande verte de Shanghai, contrôlant depuis 1925 le marché de l’opium dans cette ville ; troubles sociaux et installation du régime nationaliste conduisant à une réorientation des rapports avec les Chinois, voilà qu’ils trouvent, par le biais de leurs représentants, des éléments propices à une réévaluation de leur rôle ; pourront-ils parvenir à consolider leur position au sein de la Concession française?