Cet hôpital est fondé par la municipalité pour soigner les indigents étrangers de la Concession, de nationalité russe en majorité, et ne plus dépendre de l’hôpital de la Confraternité orthodoxe russe (dont l’évolution est retracée plus bas). Il cinquante lits, rapidement occupés, distribués en une salle pour les hommes, une pour les femmes, et une autre pour les enfants ; il est inauguré le 25 février 1943 dans la Concession française, bien qu’ayant ouvert ses portes quelques semaines auparavant. 668
Nous pouvons mieux cerner à présent les limites de l’œuvre française dans le domaine social, l’objectif principal de la municipalité étant d’apposer son nom sur le maximum d’institutions et de valoriser son image auprès des populations chinoise et russe. Le Dispensaire et l’Institut prophylactique ne remplissent pas leur rôle préalablement défini, l’exemple le plus frappant en étant l’arrêt de la gratuité des soins. Le service de Protection de l’enfance et l’hôpital Baudez sont établis trop tardivement, quelques mois avant la rétrocession de la Concession française, pour avoir un impact notable, pourtant l’hôpital Baudez aurait été d’un grand secours pour la communauté russe qui manque de structures médicales ; la municipalité française s’en est désintéressée, préférant la laisser s’organiser seule tout en déplorant par la suite la mauvaise gestion de l’hôpital de la Confraternité orthodoxe russe et le trop grand nombre de comités de bienfaisance russes, gênant l’action centralisée de l’administration. Le rôle des catholiques français et chinois de Shanghai a grandement facilité le travail de la municipalité en matière d’assistance publique, ce qui ne s’est pourtant pas réalisé sans conflits ni malentendus entre les deux parties.
AMS, U1 16 271, Article du Shanghai Times, le 25 février 1943.