3.3.2. L’association de charité Bon Pasteur

L’association de charité Bon Pasteur, située au 910 avenue Pétain (Rengshan lu), est dirigée par la Mission du Jiangnan, qui gère également l’hôpital Sainte Marie. La Maison du Bon pasteur, créée en 1917, est un refuge pour jeunes filles abandonnées ou menacées. Elle héberge en moyenne chaque année entre quatre vingt dix et cent vingt pensionnaires qu’elle protège et forme. Après 1900 apparaît l’aide aux prostituées menée par deux associations privées, l’une de caractère religieux, le ‘Door of Hope’ fondé par des missionnaires protestantes, et l’autre de caractère social, la ‘Shanghai Anti-Kidnapping Society’, établie par des marchands philanthropes de la communauté de Shaoxing-Ningbo, organisations dont l’action, bien qu’importante et salvatrice pour plusieurs milliers d’individus, n’a pas amené de changements décisifs. ⁶⁷² La Maison du Bon Pasteur, connaît pour sa part des difficultés financières qui freinent son développement ; le refuge vit de dons et des revenus provenant de la vente des travaux effectués par ses pensionnaires. La Mission du Jiangnan enregistre des déficits dans les années 30, de l’ordre de 4.810 $ en 1934 et 3.000 $ en 1935, exigeant l’augmentation progressive de l’aide de la municipalité et de la COIP ; la municipalité accorde, en outre, l’exonération de l’impôt locatif.

Cette œuvre philanthropique ne constitue cependant pas une des priorités de la municipalité française, qui privilégie des œuvres plus importantes pouvant être associées à son nom et dont l’objectif réel n’est pas d’éradiquer la prostitution mais de limiter les débordements et les troubles qui peuvent découler de cette activité ; aussi ne s’intéresse-t-elle que de loin à cette initiative.