3.4.4. Subventions de la COIP en faveur de l’éducation des jeunes Russes

La COIP décide en 1932 de construire une école russe pour accueillir les enfants russes de Shanghai en âge d’être scolarisés, l’école Rémi étant confrontée à un manque de place. A partir de novembre 1932, une école provisoire est assurée à l’angle des routes J. Frélupt et du Père Robert (Ruijin’er lu), en attendant la construction de l’école russe qui pourra accueillir trois cent cinquante élèves, sur un terrain situé route Rémi que la Caisse a acheté 250.508 $ ; dans les bâtiments seront inclus la crèche franco-russe de l’OFAFR aménagée pour soixante-dix enfants, et une école maternelle. 721

Après 1932 et la fondation de l’État de Mandchoukuo par les Japonais, de nombreuses familles russes arrivent de Harbin à Shanghai, la plupart des jeunes étant trop âgés pour être scolarisés à l’école Rémi ; la municipalité décide de leur assurer une formation professionnelle et la COIP crée un centre d’apprentissage comprenant une dizaine d’ateliers : un atelier d’apprentissage en serrurerie et chaudronnerie, un autre en cordonnerie et travaux de cuir pour les garçons, un atelier de couture, soins de beauté, travaux de dames pour les filles ainsi qu’une formation de sténo-dactylographie, comptabilité, coiffure, et arts décoratifs. 722

Le responsable des institutions scolaires de la Caisse, Charles Grosbois, propose de s’appuyer sur le Studio, institution de formation professionnelle organisée par le journal russe Zaria, pour l’apprentissage des jeunes filles. La Caisse accepte et finance l’école à condition que les jeunes filles de l’école Rémi aient la priorité sur les autres candidates, qu’elles résident dans la Concession française et que cette école prenne le nom d’Ecole professionnelle pour jeunes filles et femmes ; avec le souhait que prime l’aspect français de cette œuvre plutôt que son origine russe, la neutralité journalistique est en outre exigée du directeur du journal Zaria, qui gère l’école : aucun article ne doit paraître, la Caisse se réservant le droit, dans le cas contraire, de supprimer la subvention. 723

Notes
721.

AMS, U38 5 1647, COIP, Séance du 20 septembre et du 17 novembre 1932.

722.

AMS, U38 5 1076, COIP, Séance du 18 avril 1935.

723.

Op.cit.