3.4.5. Subventions versées par la municipalité française et la COIP aux associations de charité russes

La municipalité aide en outre les associations philanthropiques créées par les différentes organisations russes, car elles représentent un relais intéressant avec la communauté russe : après une enquête pour évaluer l’intérêt de l’association, elle fixe le montant de l’aide ; toute organisation marquée politiquement est écartée.

La municipalité soutient le Comité général des associations des émigrés russes, fondé par Metzler, qui reçoit des subventions de sources variées, pour les redistribuer dans trois secteurs. Le premier concerne l’aide aux associations de charité russes en faveur des indigents russes pour assurer leur médicalisation, et de certaines familles pour assurer la scolarité de leurs enfants ; le deuxième secteur porte sur les camps de réfugiés qui ouvrent à partir de 1939 lors de la guerre sino-japonaise ; le troisième offre des repas quotidiens aux déshérités. Les dons proviennent, par ordre d’importance, de la Croix-rouge internationale, du Comité des Associations de charité occidentales de Shanghai, de la Caisse des œuvres, du Comité des émigrés russes. En 1939, les dépenses, équilibrées par les dons, sont de l’ordre de 50.000 $, elles sont de 90.000 $ en 1940, l’aide la plus importante venant d’organisations occidentales et ensuite du Comité des émigrés russes également dirigé par Metzler.

Aides de la Municipalité et de la COIP au Comité central de Bienfaisance russe
1939 3.000 $
1940 6.000 $
1941 18.500 $
1942 28.700 $

Le Comité national russe, groupe concurrent géré par N.C. Fomine, fonde également une association philanthropique le Comité Central de Bienfaisance Russe qui propose des repas aux indigents russes aux 786 et 788 rue Bourgeat (Changle lu), et, à partir de 1939 lorsque le comité déménage à cette adresse, au 79a route Say-Zoong (Changshou lu). Le Comité des Associations de Bienfaisance Etrangères Unifiées ‘Committee of Associated Foreign Charities’ est la source principale de revenus jusqu’en 1941 ; il verse par exemple 16.500 $ en 1940, 18.000 $ en 1941. A cette date, la COIP et la municipalité française s’investissent davantage auprès du comité ; l’aide du Comité des Associations de Bienfaisance Etrangères Unifiées passe alors à 10.812 $ en 1942, pour 28.700 $ de la COIP ; la même année, le comité russe organise également une loterie qui lui rapporte 29.700 $. Les sources de revenus varient ainsi selon les années et, pour pallier la baisse de subventions octroyées, une loterie et un ‘bingo’ sont organisés. Depuis 1939, la municipalité française accorde en outre au Comité Central de Bienfaisance Russe l’exonération de l’impôt locatif qui s’élève à 1.379,52 $ pour la maison sise 79a route Say Zoong dans laquelle sont organisées les soupes populaires, cet impôt augmentant chaque année. En effet, la municipalité considère utile d’aider cette association qui propose une aide concrète à la communauté russe de la concession.

L’Union des anciens militaires de l’armée et de la marine russe, située au 1212 avenue Joffre (Huahai zhong lu) a été fondée le 3 juin 1920 pour réunir tous les anciens officiers, soldats et marins de l’Armée et de la Marine russe qui résident à Shanghai. A partir de 1923, deux asiles sont créés à l’intention des indigents, l’un au 255 rue Amiral Courbet (Fumin lu) où a été installé le siège de l’Union, le second dans une maison louée 698 rue Bourgeat (Changle lu) ; le premier asile accueille les célibataires, le second les personnes mariées ; des repas y sont servis pour un prix modique ou gratuitement ; des émigrés sont logés, soit à leurs frais soit aux frais de cette organisation de bienfaisance. En 1933 et 1934, l’asile pour personnes mariées reçoit six couples, dont un avec deux enfants et sa moyenne reste stable avec la location de chambres à l’attention de sept couples ; l’asile pour célibataires loge une moyenne de trente personnes par jour dont dix-sept le sont gratuitement et son nombre des pensionnaires augmente : en 1938 et 1939, il reçoit une moyenne de quarante-cinq célibataires par jour, dont une vingtaine logés gratuitement.

L’Union des anciens militaires fonctionne en s’appuyant sur les cotisations de ses membres, les bénéfices de soirées organisées deux ou trois fois par an, les recettes des chambres louées, les allocations de la Caisse des œuvres d’intérêt public et du Comité des Associations de bienfaisance étrangères unifiées. 725 L’asile rue Courbet héberge des hommes sans ressources et sans famille de l’ancienne armée russe dont les conditions de vie sont précaires ; aussi l’administration, face à l’utilité de cette œuvre, accorde l’exonération de l’impôt foncier. Tel n’est pas le cas pour le deuxième asile qui loue des chambres à des couples, faisant ainsi fonction de pension pour couples russes aux ressources modestes et non d’asile pour indigents comme le premier.

La guerre sino-japonaise est lourde de conséquences pour les associations de charité russes. L’Union continue à s’en sortir grâce aux fonds recueillis lors de bals et de soirées de bienfaisance qui lui fournissent, entre 1937 et 1939, entre 2.000 et 3.000 $ par an ; en 1940, le montant est de 6.741 $ pour 10.000 $ en 1941, sommes qui servent à pallier le chômage généralisé qui touche les Russes à la suite de la guerre. Les célibataires russes du premier asile pouvaient, avant la guerre, payer un prix modique pour leur chambre en trouvant occasionnellement du travail mais durant les hostilités la majorité ne parvient plus à s’assurer un salaire, ce qui représente une charge supplémentaire pour les responsables de l’Union qui logent désormais ces personnes gratuitement. Les fonds recueillis au cours de l’année 1940 permettent d’organiser la recherche d’emplois pour ses membres, de leur octroyer une assistance médicale, le paiement des frais d’enterrement, et d’accorder des prêts d’un faible montant. 726

Aides de la COIP à l’Union des anciens militaires
1934 500 $
1935 (aide financée avec le Shanghai Race Course) 1.500 $
1936 (aide financée avec le Shanghai Race Course et le Bureau Nansen de la SDN) 2.150 $
1937 (aide financée avec le Shanghai Race Course, et le Bureau Nansen de la SDN) 1.570 $
1939 (aide financée avec le Comité des Associations de bienfaisance étrangères unifiées) 2.650 $
1940 (aide financée avec le Comité des Associations de bienfaisance étrangères unifiées) 2.600 $
1941 (aide financée avec le Comité des Associations de bienfaisance étrangères unifiées) 3.000 $

L’Union des Invalides Militaires Russes, située 12 rue Massenet (Sinan lu), reçoit une quinzaine d’invalides logés et nourris à ses frais ; l’association prend également en charge quatre-vingt neuf invalides et cent cinquante femmes qui logent un peu partout dans la Concession française ; ce nombre augmente et passe à quatre vingt huit invalides en 1936 et cent soixante quinze femmes et enfants et en 1938, le nombre de femmes et enfants est de cent quatre-vingt. Les fonds de l’association provenant des cotisations des membres qui travaillent, le montant des cotisations varie-t-il ; des quêtes sont organisées parmi la communauté étrangère de Shanghai, qui permettent de recueillir environ 1.500 $ par an. Les soins médicaux de base sont donnés par un invalide qui possède des connaissances en médecine ; l’hôpital Orthodoxe Russe offre quelques places gratuites à ces invalides tandis que certains médecins russes soignent gratuitement les membres de l’Union. La situation devient critique durant la guerre, plusieurs de ces membres ayant perdu leur travail. 728 La municipalité n’accorde l’exonération de l’impôt locatif qu’à l’Union.

Aides de la COIP à la Maison de la Charité
de nov.1932
à nov.1933
1.300 $
1937 2.500 $
1938 2.500 $
1939 2.500 $
1940 3.500 $
1941 5.000 $
1942 10.000 $

La Maison de la Charité, située au 586-588 avenue du Roi Albert (Shanxi nan lu), reçoit des émigrés russes dans le besoin et offre aux résidents la pension complète, l’habillement et assure la présence de deux gardes malades ; le docteur Orloff, médecin russe, assure gratuitement les soins médicaux.. Le nombre de personnes aidées varie chaque mois, ce nombre pouvant aller d’une dizaine à une centaine de personnes âgées ou invalides. Les subventions reçues proviennent, en ordre de grandeur, de la Caisse d’œuvres d’Intérêt public, du Comité national russe, et des recettes de bals, fêtes, quêtes et parties de mahjong. 730

La fondation Fleur Blanche accueille en convalescence des russes atteints de tuberculose placés par la municipalité qui ne possède pas de structure pouvant offrir une période de repos aux tuberculeux ; gérée par Mme Fumagalli , la Fleur Blanche fonctionne à partir de 1928 et c’est un médecin russe, le docteur Kniazeff, qui assure le soin aux convalescents. La première maison se situe 66 route Lorton (Xiangyang bei lu) et peut recevoir dix malades ; selon les rapports municipaux, c’est une institution très propre et très bien gérée. La Fleur Blanche déménage en 1935 dans une maison rue Ratard (actuellement Julu lu et Jinling zhong lu) qui reçoit une vingtaine de tuberculeux de nationalité russe ; très spacieuse, elle comprend quatre grandes salles, deux salles de bains, et de larges balcons qui permettent aux malades d’y prendre l’air et le soleil. L’association assure également un service de jour et sert une moyenne de deux cent cinquante repas gratuits par mois à des tuberculeux qui sortent de l’hôpital.

En raison de difficultés financières, l’association doit déménager en novembre 1936 dans une maison au loyer plus modéré, rue Paul Henry (Xinle lu) ; au lieu des trente pensionnaires précédents, la Fleur Blanche reçoit à cette date seize hommes et deux femmes. La Fleur Blanche, seule maison de convalescence pour les malades russes tuberculeux est indispensable à la municipalité française qui, en 1941, lui confie le soin de douze enfants russes pré-tuberculeux ou porteurs de lésions tuberculeuses fermées ; après accord du directeur de l’hygiène publique et de l’assistance, la municipalité française verse une somme de 4 $ par jour et par enfant admis ; en 1942, la somme versée par la COIP pour l’hospitalisation de ces douze enfants russes tuberculeux est de 43.800$. La municipalité accorde également depuis sa création l’exonération de l’impôt locatif dans les différentes maisons occupées. Cet impôt est de 210,60$ en 1938 pour la maison de la rue Paul Henry. 731

Aides de la COIP à la ‘Fleur Blanche’
1934 1.800 $
1935 1.800 $
1936 1.800 $
1937 2.600 $
1938 2.400 $
1939 2.900 $
1940 5.000 $
1942 5.000 $
et 43.800 $
pour les enfants russes
1943 8.000 $

La fondation de la Fleur Blanche organise, de son côté, des activités pour lever des fonds, comme la vente de marguerites le 1er mai, l’organisation d’un jeu de ‘loto’, des loteries à Noël et à Pâques, et, pour la première fois en 1942, une soirée dansante. La guerre freinant l’organisation de ces rencontres, la principale source de revenus se retrouve être la municipalité et la COIP. Le Comité des Associations de bienfaisance étrangères unifiées verse également des aides à la Fleur Blanche pour un montant de 3.000 $ en 1940.

En 1935, année de sa création, l’Orphelinat Saint-Tichon, est situé au 770 et 772 rue Bourgeat (Changle lu) dans la Concession française. Le révérend John Bishop, de l’Église orthodoxe russe, attire l’attention du comité de l’Église des femmes russes sur la situation des enfants mendiants dans les rues. Cinq de ces femmes décident de mettre de l’argent en commun pour louer une petite maison ; l’idée première est d’organiser une soupe populaire mais, touchées par la situation des enfants, elles décident de les héberger et de les prendre en charge ; certains viennent de la rue mais la plupart sont placés par leur famille ; une instruction leur est assurée, certains suivant les cours le jour et rentrant dans leur famille le soir. L’orphelinat est administré par un comité regroupant des personnalités russes, anglaises et françaises qui supervisent les cinq gérantes russes. En 1936 l’orphelinat compte cent sept enfants : cinquante-quatre filles et cinquante-trois garçons ; à la demande des gérantes le docteur Rabaute visite l’orphelinat et suggère des modifications : pour lui, le nombre actuel des enfants ne doit pas être dépassé faute de place et il faut réserver une maison aux garçons, l’autre aux filles où sera aménagée une chambre pour les nourrissons et une chambre d’isolement pour les enfants qui présentent des signes de maladies contagieuses ; avant leur accueil à l’orphelinat, ils doivent de toute façon se faire vacciner contre la variole et le choléra. 733 L’avis du docteur est suivi et l’orphelinat se munit d’un service médical assuré par trois médecins pédiatres, deux russes et un américain. 734 L’orphelinat compte des enfants arriérés, dont plusieurs de plus de douze ans, qui ne sont pas acceptés dans d’autres établissements. L’œuvre vit de dons et a peu de moyens. A partir de 1939, c’est le Comité des Associations de bienfaisance étrangères unifiées qui apporte la subvention la plus importante. Le docteur Rabaute souhaite une plus grande participation des parents qui ont tendance à trop se reposer sur l’orphelinat et à dégager leur responsabilité ; il souhaite également que les plus nécessiteux profitent de cette œuvre et exige pour ce faire une sélection des familles. Le maintien de cette œuvre de charité est très utile à la municipalité, car elle sauve de la rue les enfants russes, aussi lui accorde-t-elle l’exonération de l’impôt locatif et une aide annuelle. 735 En 1937, suite à la guerre, le médecin russe Kasakoff sollicite de l’orphelinat qu’il accueille un nombre plus important d’enfants ; le docteur Rabaute accepte sous condition que des mesures plus strictes de surveillance médicale et sanitaire soient prises pour éviter les risques d’épidémie. 736 L’orphelinat déménage en 1940 dans une maison à deux étages au 95 avenue Victor Emmanuel III (Shaoxing lu), dans le centre de la Concession française.

Subventions de la COIP à l’orphelinat de St-Tichon
1938 1.500 $
1939 2.000 $
1940 2.500 $
1941 2.500 $

Le Refuge des Femmes Russes a été fondé par le Comité international pour la défense des femmes et des enfants russes ; il est établi par M.E. Lloyd, membre de la commission provisoire d’administration municipale, Mme Karmiloff, secrétaire aux Oeuvres françaises d’assistance aux familles russes, et Mme Darby, épouse du Major Darby de l’Armée du salut ; inauguré le 11 octobre 1935, il est géré par Mme Weiss. Pour sa première année les subventions proviennent de la COIP qui décide d’octroyer une aide financière de 1.000 $ par an, et par Sir Victor Sassoon qui remet 1.500 $. Le refuge reçoit vingt et une pensionnaires, n’y sont acceptées que les femmes âgées de moins de 45 ans, sans famille et recommandées par deux membres du comité ; la moralité de la personne constitue un critère de sélection. Les pensionnaires sont nourries et logées gratuitement le premier mois et paient 75 centimes par jour les deuxième et troisième mois ; si elles trouvent un travail, elles doivent payer leur pension selon leur revenu, le tiers ou la moitié de leur salaire qui, généralement, ne dépassent pas 15 $ par mois, le maximum étant de 60$. 738 L’objectif du refuge est d’offrir une période de stabilité pendant laquelle les femmes peuvent trouver du travail, s’éloignant ainsi de la prostitution. Cette œuvre est reconnue d’utilité publique par la municipalité française, cependant aucune action n’est engagée pour créer un nouveau refuge ni agrandir celui-ci où la proportion des pensionnaires est minime par rapport aux besoins considérables des femmes de russes de Shanghai ; selon un rapport de la SDN, 22,5% d’entre elles sont concernées par la prostitution. 739

Aides de la COIP à l’Asile des femmes âgées russes
1935 200 $
1937 300 $
1938 300 $
1939 300 $
1940 300 $
1942 2.625 $

L’Asile des femmes âgées russes, situé 20 route de Siéyès (Yongjia lu), est un petit établissement créé par la Confraternité orthodoxe russe, très bien tenu selon les rapports du Service d’Assistance Publique ; il héberge toute l’année vingt personnes âgées russes. A partir de 1930, l’administration française lui accorde l’exonération de l’impôt locatif. Suite à l’accroissement du nombre de pensionnaires, les responsables décident de déménager au 229 rue Lafayette (Fuxing zhong lu) dans une maison plus grande ; afin de lever des fonds pour le maintien de l’asile, un thé dansant est organisé au Club des Dames américaines en avril 1935. A partir de cette date, l’asile reçoit dans sa nouvelle résidence vingt-sept pensionnaires, âgées de plus de soixante ans, dont la plupart sont invalides ; en 1939, le nombre de pensionnaires passe à trente. En 1940, la Confraternité orthodoxe russe décide d’ouvrir une annexe au sein de la Concession internationale, au 227 Tongshan road (Tangshan lu), pour y recevoir une douzaine de pensionnaires. 741 Les subventions proviennent de la Confraternité orthodoxe russe qui organise un bal annuel pour réunir des fonds. Les sommes récoltées sont redistribuées à ses différentes œuvres philanthropiques. La Confraternité vit aussi des souscriptions de ses membres, des subventions du ‘Committee of Associated Foreign Charities’, et des recettes de bals de charité. Entre 1940 et 1942, les loteries, les parties de bingo et de mahjong, procurent des recettes à l’association. La municipalité française exonère de l’impôt locatif les maisons gérées par l’asile. L’impôt locatif de la première maison est de 132,60 $, l’impôt de la deuxième de 168,48 $.

L’Asile Sainte-Olga, se trouve au 350 avenue du Roi Albert (Shanxi nan lu) ; il recueille des orphelins russes et leur offre une éducation. Il est géré par la Mère supérieure, Ruthyna, qui, avec ses religieuses, s’occupe également du couvent de Notre-Dame de Vladimir ; installés à partir de mars 1937 route Siéyès (Yongjia lu), le couvent et l’asile sont transférés au mois d’avril de la même année avenue du Roi Albert (Shanxi nan lu), en plein centre de la Concession française, la première location étant trop éloignée du centre ville et pas assez spacieuse. L’objectif est d’augmenter le nombre des paroissiens et de développer l’activité des ateliers du couvent, ce qui permettrait d’accueillir un nombre plus important d’orphelins et d’améliorer leurs conditions d’existence. La maison avenue du Roi Albert comprend douze pièces : trois pièces au rez-de-chaussée occupées par l’église, les cinq pièces du premier étage réservées aux logements des religieuses, et au deuxième étage deux pièces servant aux activités de confection du couvent. Les enfants sont logés dans deux pièces ; en 1937, l’asile en accueille cinq. La municipalité lui accorde l’exonération de l’impôt locatif qui, en 1939, s’élève à 652, 80 $. 742 Les fonds de l’asile proviennent, par ordre d’importance, de dons privés, du Comité des Associations de bienfaisance étrangères unifiées, et des revenus de bals de charité ; les religieuses reçoivent aussi des petites subventions du Comité des émigrés russes, du Comité de Nansen de la SDN, du Shanghai Race Club, et de la King Daughter’s Society. 743

La Société d’assistance mutuelle ‘la Fortuna’, située 1 rue Vallon (Nanchang lu), est créée en janvier 1934. Ses organisateurs comprennent un professeur russe à la retraite, le président du Cercle des Anciens Officiers russes, et un commerçant. A ses débuts, la société procure du travail à une vingtaine d’émigrés russes indigents ; dans ce but, elle organise de petits ateliers de couture et de reliure, une menuiserie, ainsi qu’un bureau de dactylographie et un cabinet juridique dirigé par un avocat russe. L’administration française accorde à la société l’exonération de l’impôt locatif (82,68 $) jusqu’en 1936 ; après cette date elle ne prend plus en compte la société au sein de laquelle des dissensions sont apparues et qui ne parvient pas à mener ses objectifs. 744

L’Asile Russe reçoit des déshérités russes, de 55 à 70 par jour ; la plupart couche sur le parquet et ceux qui peuvent payer versent trois dollars par mois pour la nourriture, constituée de légumes et autres aliments ramassés dans les divers établissements de la Concession française. L’asile reçoit également l’exonération de l’impôt locatif.

En réaction à l’arrivée des réfugiés russes qui mettent en danger la stabilité de la Concession française, émerge l’idée d’une action sociale mise en œuvre par la municipalité qui souhaite véhiculer une image de grandeur. L’aide qu’elle apporte aux associations russes reste cependant peu importante par rapport à leurs besoins : la plupart ne reçoivent que l’exonération de l’impôt locatif et une petite somme ; seules quelques œuvres sont réellement soutenues, comme l’association de la Fleur Blanche.

Notes
724.

AMS, U38 1 149, Rapport financier sur le Comité central de Bienfaisance russe.

725.

AMS, U38 5 1165 : Committee of the Associated Foreign Charities of Shanghai. Ce comité est constitué des représentants des associations de charité étrangères les plus importante comme la King’s Daugters society représenté par Mme Hardman, la COIP représenté par son directeur A.S.Jaspar, la Salvation Army représenté par Major Begley, le comité des émigrés russes représenté par Metzler, la Deutsche Hilfe représenté par M. Brennschmidt. Un sous-comité a été crée pour gérer les œuvres charitables en faveur de la communauté russe.

726.

AMS, U38 1 179, Rapport de la municipalité française sur l’Union des anciens militaires de l’armée et de la marine russes.

727.

AMS, U38 1 179, Relevé de la situation financière de l’Union des anciens militaires de l’armée et de la marine russes, 1935, 1936, 1937, 1939, 1940, 1941.

728.

AMS, U38 1 184, Rapport de la municipalité française sur l’Union des invalides militaires russes.

729.

AMS, U38 1 160, Relevé de la situation financière de la Maison de la Charité, du président V.Tsepkine au directeur général des services municipaux.

730.

AMS, U38 1 160, Rapport de la municipalité française sur la Maison de la Charité.

731.

AMS, U38 1 162, U38 5 1041, Rapport de la municipalité sur la maison de convalescence pour tuberculeux russes, la Fleur Blanche.

732.

AMS, U38 1 162, Rapport du comité d’hygiène et relevé des comptes de la société de la Fleur Blanche, pour les années 1934, 1935, 1936, 1938, 1939, 1940, 1942, 1943.

733.

AMS, U38 5 1633, Lettre du docteur Rabaute au comité de direction de l’orphelinat de St Tichon, le 11 mai 1936.

734.

AMS, U38 5 1633, Rapport du docteur Rabaute sur l’orphelinat St Tichon, le 2 novembre 1936.

735.

AMS, U38 5 1633, Rapport de la municipalité sur l’orphelinat St Tichon.

736.

AMS, U38 5 1633, Lettre du docteur Kasakoff, le 8 septembre 1937.

737.

AMS, U38 5 1633, Relevé des comptes de l’orphelinat St Tichon.

738.

AMS, U38 1 184, Rapport de la municipalité française sur le Refuge des femmes russes.

739.

Marcia R. Ristaino, Port of Last Resort, The Diaspora Communities of Shanghai , California, Stanford University Press, 2001.

740.

AMS, U38 1 177, Compte rendu de la situation financière de l’Asile des femmes âgées russes, de 1935 à 1940, et 1942.

741.

AMS, U38 1 177, Rapport de la municipalité française sur l’Asile des femmes âgées russes.

742.

AMS, U38 1 187, Comité du Budget pour l’année 1939.

743.

AMS, U38 1 187, Situation financière de l’Asile Saint Olga, exercice 1938.

744.

AMS, U38 1 175, Rapport de la municipalité française sur la Société d’assistance mutuelle ‘la Fortuna’.