4.2.3. L’œuvre d’assistance publique de la municipalité française au sein de l’hôpital Sainte Marie

Derrière le travail des Jésuites et des Sœurs de la Charité se profile toujours l’idée de mener des actions culturelles et éducatives à l’égard de la population locale pour transmettre aux Chinois la foi catholique et en baptiser le plus grand nombre, assurant leur salut éternel. Dans ce sens, la création de l’hôpital Sainte Marie a eu pour objectif de soigner les Chinois pauvres. Près de l’hôpital est créé en 1908 un dispensaire : c’est la Maison Centrale des Filles de la Charité, avenue Dubail (actuellement Chongching nan lu), qui permet de soigner les Chinois en consultations de jour pour un prix modique ; en 1929, plus de 200.000 y ont été soignés et le nombre des consultations ne cesse d’augmenter ; à partir de 1935, le dispensaire peut également assurer des soins en ophtalmologie, grâce à la présence d’un médecin spécialiste et l’achat du matériel nécessaire.

Toutefois, la municipalité doit toujours sur les structures hospitalières de la Concession internationale et de la juridiction chinoise : la COIP verse une somme de 5.000 $ par an au ‘Lester Hospital’ qui reçoit des malades chinois, dont 22% environ viennent de la Concession française; le ‘Saint Luke’s Hospital’, également sur la Concession internationale, reçoit une subvention de 1.000 $. D’autres structures hospitalières fondées par des Chinois reçoivent une subvention de la municipalité, comme l’Hôpital Chinois pour Cholériques -1.500 $ par an-, l’Hôpital de la Croix-Rouge Chinoise situé avenue Haig (Huashan lu) -1.000 $ par an-, le Lazaret ou Hôpital pour Contagieux situé dans la zone chinoise -2.100 $ par an-, l’Hôpital d’Isolement de Nandao -500 $- et l’Hôpital des Urgences de Zhabei -500 $-. ⁷⁷⁷ L’hôpital Saint Joseph, fondé par Lu Baihong et encadré par les Sœurs de la Charité, soigne également des Chinois qui résident sur la Concession française. Les aides aux hôpitaux d’isolement chinois cesseront en 1931 lors de la création du pavillon d’isolement à l’hôpital Sainte Marie et, en 1935, l’ouverture du pavillon Saint Vincent met fin aux participations financières versées au Lester Hospital et au St Luke’s Hospital.