5.3. La transmission du savoir médical français à travers l’université l’Aurore

5.3.1. Les idées qui fondent l’éducation française en Chine

Pour les acteurs de la présence française à Shanghai, l’action éducative est primordiale quand il s’agit de former une élite chinoise favorable à la France et à sa vision pour concurrencer les autres nations occidentales comme l’Angleterre, les États-Unis ou l’Allemagne. En 1908, dans La dépêche de Toulouse, M. Aulard, président de la mission laïque française qui gère les établissements laïques d’Orient (tel celui de Beyrouth), accepte de patronner un projet visant à fonder une université française à Shanghai, projet mis en œuvre par le Consul général de Shanghai, M. Ratard, qui voit beaucoup d’avantages pour la France dans le fait d’assurer un enseignement laïque aux Chinois selon la vision civilisatrice de l’Occident : « C’est là le moyen le plus rapide de faire reconnaître pacifiquement aux indigènes de tous pays la supériorité de la civilisation européenne. C’est aussi le plus grand service que l’on puisse leur rendre que de les affranchir de l’emprise souvent barbare autant qu’insuffisante de leurs patriciens. » ; 1043 les Concessions pourraient, grâce à la formation de jeunes chinois, influencer à travers eux la conduite des affaires publiques chinoises et Shanghai, centre économique et intellectuel, serait à même de trouver son public : « nous avons besoin de nous créer dans le corps des lettrés et des mandarins, qui constituent la classe dirigeante en Chine, une clientèle qui, formée dans nos écoles nous soit et nous demeure sympathique». 1044

Notes
1043.

AMS, U38 1 2775, Séance du CAM, le 24 avril 1907.

1044.

AMS, Q244 4, La dépêche, Article de A.Aulard ‘Opinions’, 1908.