1/ L’art du « travail aux piquants »

A. Historique

Comme j’avais commencé à l’énoncer dans l’introduction, l’art de la broderie en piquants de porc-épic est effectivement un art endogène au continent américain. On trouve également de rares exemples de décorations réalisées avec des piquants de porc-épic en Amérique du Sud, chez les Bororos du Brésil par exemple 12 .

Avant 1840 environ, on pense qu’il était toutefois un des principaux modes de décoration parmi les peuples d’Amérique du Nord. On utilisait également des plumes, des morceaux d’écorces, des cailloux en formes de perles naturelles, des cheveux ou du crin de cheval et enfin des coquillages pour les régions où l’on pouvait s’en procurer. Le seul mode de décoration pouvant s’adapter à tout support et à toute surface ou dimension était la broderie en piquants.

Etant donné l’originalité de cet art, on aurait pu s’attendre à trouver grands nombres d’écrits de voyageurs et de travaux d’étude sur cette technique lorsque les « Indiens » ont commencé à être étudiés, observés, parfois rencontrés… Pourtant, il n’existe que peu de sources s’intéressant dans le détail à cet art. Ainsi l’ouvrage de W. Orchard 13 est-il resté une référence dans la description précise des modes techniques de broderie, alors que ce recueil date de 1916. Quant aux origines de cette technique et à son ancienneté exacte, le flou reste entier. Des outils datant du 5ème siècle de notre ère ont été découverts dans les prairies, mais les plus vieux travaux brodés retrouvés datent, eux, du 18ème siècle. Cependant, étant donné la fragilité du travail aux piquants, on peut penser que cette technique pourrait remonter à la période préhistorique, notamment grâce à l’utilisation traditionnelle du tendon avant l’apparition du fil de coton. 14

Aujourd’hui, on trouve des articles concernant cette technique dans des ouvrages généraux concernant l’art amérindien, mais pas de recherche systématique entièrement consacrée à son étude, à la fois technique, sociale, symbolique… Les travaux de l’école culturaliste directement consacrés à ce sujet demeurent essentiellement d’excellents recueils techniques et descriptifs, et font allusion sans analyse à la dimension religieuse des guildes ou sociétés de brodeuses aux piquants. 15

A partir du 17ème siècle, le « beadwork », broderie avec des perles, a été introduit par les Européens par le biais du commerce des fourrures. Ces perles en verre, brillantes, solides, colorées et beaucoup plus faciles à utiliser, ont très vite remplacé les piquants de porc-épic, fragiles et difficiles à broder, et souvent les deux techniques ont coexisté sur un même objet.

Cependant, certaines tribus, comme les Cree, les Sioux (Lakota, Dakota) et les Ojibways (ou Assiniboine) ont préféré perpétuer la technique du porc-épic. Aujourd’hui, c’est au Canada, et essentiellement en Saskatchewan, dans les réserves de Piapot (Cree) et des File Hills (Peepeekisis et Star Blanket, Cree et Okanese) et en ville à Regina, ainsi que dans le nord de la province dans la région du lac La Ronge, et dans la province du Manitoba aux alentours de Manitou Island, que l’on peut rencontrer des brodeuses et brodeurs en piquants et en perles.

Province de la Saskatchewan, Canada. Source : site officiel du gouvernement canadien.
Province de la Saskatchewan, Canada. Source : site officiel du gouvernement canadien.

Je dis ici brodeuses et brodeurs, car bien que très rares, il existe des hommes brodant aux piquants, nous en verrons un exemple avec le témoignage et les entretiens recueillis auprès de Lew, dans la dernière partie de ce chapitre consacré à l’apprentissage.

Le terme utilisé pour désigner cette technique est « quillwork », wipata oklakic’eya en lakota, littéralement « travail aux piquants », parfois traduit aussi par broderie aux piquants, comme serait traduit par « broderie en perles » le terme « beadwork ». En fait il s’agit ici de préciser qu’il existe de multiples manières d’utiliser le matériau « piquant », pas seulement en le cousant –donc en le brodant-, mais également en l’enroulant autour d’un support (fil, boucle d’oreille, peau non tannée en bandes et même en suivant les méthodes de Sheila, c’est-à-dire en le mêlant à la peinture…). On parlera donc dans cette perspective générale d’utilisation des piquants dans cet art de « travail aux piquants », et on recentrera souvent sur un aspect plus particulier concentrant le cœur de cette pratique : la broderie.

Pour commencer un ouvrage aux piquants, il faut d’abord se procurer la matière première…

Le porc-épic d’Amérique du Nord, ou erethizon dorsatum, communément appelé « urson », est un animal propre au continent américain, lointain cousin des porcs-épics européens, et il a la particularité d’être plus gros et de grimper aux arbres.

En voici un exemple :

Son habitat recouvrait aux époques pré coloniales quasiment tout le nord du continent américain, d’une rive à l’autre, et son utilisation par les tribus pouvait être attestée jusqu’au sud du territoire actuel des Etats-Unis. Les objets brodés aux piquants, et beaucoup moins les piquants bruts, faisaient l’objet de commerce à travers tout le Nord du continent. Un savoir-faire considérable étant nécessaire, il semble que les tribus aient préféré acheter les produits déjà manufacturés, plutôt que la matière première. La pratique de la broderie est donc demeurée majoritairement « cantonnée » aux lieux d’habitat naturel du porc-épic, bien que les objets réalisés aient eux, circulé et étendu la « zone d’intérêt » pour cet art à toute la partie septentrionale du continent.

« Habitat du porc-épic », W. Orchard, op. cit., p.1.
« Habitat du porc-épic », W. Orchard, op. cit., p.1.
C. L. Strauss, in
C. L. Strauss, in Mythologiques 3, p220.

Cependant, on peut aussi noter par l’observation des cartes ci-dessus, que certaines tribus des Plaines, pourtant extrêmement réputées dans l’art du travail aux piquants, ne vivaient pas directement dans le milieu naturel de l’animal. C’est le cas, par exemple, des tribus sioux habitant dans les grandes plaines au sud de l’actuelle Saskatchewan.

Claude Lévi-Strauss 16 note à ce sujet :

‘« […] il ressort de la discussion qui précède que le porc-épic est rare, sinon absent, dans presque toute l’aire où prévaut la rédaction mythique qui lui vaut un si grand rôle. Ce paradoxe prend encore plus de force quand on l’envisage sous l’angle technologique, car ces mêmes populations des Plaines, où le porc-épic faisait défaut, furent aussi celles qui surent pousser l’art de la broderie en piquants à son plus haut degré de perfection. Après Orchard, Driver et Massey le soulignent : « on note une très nette corrélation entre la présence du porc-épic dans le milieu géographique, et l’emploi de ses piquants pour la décoration. Seule exception à cette règle : l’aire des Plaines où le porc-épic manque. Certaines tribus obtenaient des piquants par échanges commerciaux, d’autres organisaient des expéditions dans les montagnes pour chasser l’animal. » »’

Des exceptions semblent donc avoir existé, les piquants devant faire l’objet d’intenses échanges commerciaux, notamment entre les plaines du nord et du sud, proches dans leurs cultures et modes de vie, mais ayant accès à des ressources naturelles différentes. Le nomadisme provoqué par l’adoption massive du cheval dans les Plaines à partir de la fin du 18ème siècle a également du jouer son rôle dans la propagation des modes et des styles. 17

‘Ted Brasser remarque même : ’ ‘« Les robes peintes des Tétons-Sioux étaient très en vogue chez les Corbeaux qui vendaient eux-mêmes leurs vêtements décorés aux Hidatsa et Mandans. Les costumes décorés aux piquants par les Mandans et Hidatsas étaient hautement prisés par les Cris, et les Assiniboines trouvaient des clientes enthousiastes chez les femmes Pieds-Noirs. Les Métis de la Rivière Rouge confectionnaient des vêtements richement décorés en grande quantité pour les vendre à toutes les tribus des plaines du nord et centrales. » 18

Les styles et motifs comme les techniques pouvaient donc évidemment se « propager par contacts et emprunts » pour reprendre une formulation diffusionniste et ne demeuraient pas fixés à une région d’origine.

Cependant cet historique des transformations et mouvements de l’art de la broderie demeure pour une grande part incertain et hypothétique. En effet, il ne faut pas perdre de vue la fragilité des « sources » auxquelles tous ces travaux font référence : les objets…

Peu d’objets et costumes brodés anciens ont pu être conservés jusqu’à aujourd’hui. C’est pourquoi les principales sources d’information de l’époque demeurent les récits, croquis et peintures des grands voyageurs du 18ème et 19ème siècle, qui ont tous relevé, à un moment ou à un autre, l’existence de l’art du travail aux piquants.

Ainsi le peintre Georges Catlin en 1832, s’émerveille face aux diversités des styles et au raffinement de la décoration aux piquants :

‘« En dehors de la tribu des Crows, il n’existe probablement pas sur ce continent, une tribu mieux et plus fastueusement habillée que celle des Blackfeet. D’ailleurs, il n’y a guère de différence entre le luxe et l’élégance de leurs costumes respectifs, ni entre les matériaux dont ils sont confectionnés ; les deux tribus diffèrent seulement par leur manière d’appliquer les piquants et dans les décorations qui constituent les ornements principaux de leurs splendides vêtements. » 19

Le même type de description peut être retrouvé chez Karl Bodmer, chargé de faire les illustrations de la fameuse expédition qui remonta le cours du Missouri de 1832 à 1834 sous la houlette du prince Maximilien de Wied 20 . Les deux peintres sont impressionnés par l’art de la broderie aux piquants et produisent ainsi de nombreuses aquarelles, huiles ou croquis sur ce thème, dont « Ma-to-toh-pa » est un exemple des plus célèbre.

Georges Catlin, « Ma-to-toh-pa » (quatre ours), huile, 65x81 cm, 1845-1846.
Georges Catlin, « Ma-to-toh-pa » (quatre ours), huile, 65x81 cm, 1845-1846.

On peut ainsi y voir des motifs et des agencements de couleurs, autant que des supports, dont nous n’avons malheureusement aucun exemplaire « physique » conservé. A ce titre le journal de Edmund Montague Morris 21 peintre et explorateur, est une source inédite de données sur la région de la Saskatchewan au début du 20ème siècle. Il a en effet voyagé durant quatre étés dans les réserves des Plaines canadiennes et en a tiré des portraits au pastel d’individus membres de tribus n’ayant été approchées par aucun autres peintres, comme Catlin ou Bodmer.

Une grande partie des portraits réalisés par l’artiste (quinze d’entre eux) sont aujourd’hui conservés à Regina dans la galerie du palais législatif de la Saskatchewan, bâtiment officiel s’il en est du gouvernement provincial… Et aussi surprenant que cela puisse paraître, pour la plupart, les Amérindiens de la région avec lesquels j’ai parlé de cette collection n’en connaissent même pas l’existence, alors qu’elle trône dans le lieu le plus touristique –et gratuit- de la ville. L’appropriation et l’utilisation de la mémoire suivent des chemins pour le moins tourmentés… Pour exemple le portrait suivant que j’ai fait découvrir à Sheila : il s’agit du chef Star Blanket, qui a donné son nom à une réserve située à quelques kilomètres de Regina. Sheila connaissait bien la réserve, et l’histoire de ce personnage, étant elle-même en partie cree, mais ignorait totalement l’existence de ce tableau…

Starblanket, chef Cree et homme-médecine. Pastel sur papier, Edmund Montague Morris, 1910, 63.8x50cm, Mackenzie Art Gallery, Regina Sk.
Starblanket, chef Cree et homme-médecine. Pastel sur papier, Edmund Montague Morris, 1910, 63.8x50cm, Mackenzie Art Gallery, Regina Sk.

Par la suite les photos de Edward S. Curtis, Alexander Gardner ou encore William H. Jackson joueront également leur rôle documentaire, autant d’ailleurs pour les objets qu’ils montrent sur ces photos que pour le fantasme de l’Indien qu’ils mettent en scène.

E.S.Curtis, High Hawk, sioux Brûlé, 1908.
E.S.Curtis, High Hawk, sioux Brûlé, 1908.

Ici est pris en pied High Hawk, décrit par Curtis 22 comme un « guerrier vêtu pour une grande occasion : chemise en cuir, leggings, mocassins et fourreau à pipe, le tout brodé avec des piquants de porc-épic, […] High Hawk est une personnalité parmi les Brûlés, surtout parce qu’il incarne désormais pour eux l’autorité d’un chef historique. ».

Grâce à ce cliché, il incarnera également une des images fortes du Noble Sauvage, du guerrier des Plaines.

Pour revenir à une description plus pratique de ce qu’est la broderie aux piquants, il faut s’intéresser à « comment » on obtient ces costumes et objets qui ont fait l’admiration des explorateurs, peintres et photographes. Il faut « détacher » d’une façon ou d’une autre ces précieux piquants de l’animal qui les « porte ».

D’après les divers ouvrages sur le sujet 23 , il existait deux méthodes pour se procurer des piquants : tuer un porc-épic ou tenter de collecter les piquants sur l’animal vivant. Ainsi on essayait d’approcher l’animal et jetait une couverture sur lui. Comme mécanisme de défense, il allait alors dresser ses piquants dans la couverture. Ces derniers restaient ainsi coincés, « piégés » dans la couverture et le chasseur pouvait les récupérer.

Une autre méthode décrite chez Orchard, parle de capturer l’animal en le poursuivant jusqu’à un arbre : le porc-épic a alors le réflexe de grimper le plus haut possible, on le déloge ensuite à l’aide d’un bâton ou plus tard, d’un fusil : il tombe alors au sol et s’assomme, ce qui évite de le tuer. Il pourra ainsi « redonner » des piquants à la saison suivante.

Il est ici intéressant de relever l’idée de pousser l’animal à grimper. Cette technique est en effet attestée dans presque tous les mythes évoquant la chasse au porc-épic. L’animal, poursuivi par une ou plusieurs jeunes filles, court se réfugier en haut d’un arbre. Or, il a été mentionné plus haut que le fait de grimper aux arbres est effectivement une des aptitudes spécifiques de l’espèce américaine du porc-épic, ce qui relève ici du caractère bien souvent informatif et didactique des mythes. Mais cette image du porc-épic au sommet de l’arbre apparaît également comme très logique au regard de ce qu’incarne bien souvent cet animal dans les récits mythiques : il est un « mari-étoile » pour reprendre l’expression de Lévi-Strauss 24 , c’est-à-dire qu’il s’agit de Lune, Soleil ou d’un de leurs enfants transformé, pour attirer les femmes et trouver une épouse.

En voici une illustration apportée par C. Lévi-Strauss dans les Mythologiques 3:

« Episode du porc-épic », dessin d’un Indien kiowa recueilli en 1895 par James Mooney. Photos Smithsonian Institution.
« Episode du porc-épic », dessin d’un Indien kiowa recueilli en 1895 par James Mooney. Photos Smithsonian Institution.

Les différentes variantes des épouses des astres seront commentées et analysées dans la deuxième partie de ce travail, consacré aux mythes et aux représentations de la féminité.

Aujourd’hui les brodeuses que j’ai rencontrées utilisent une toute autre méthode. Elles trouvent leurs porcs-épics écrasés au bord de la route, « road killed »… En effet, Sheila m’a souvent expliqué qu’il s’agit un animal très lent et très myope. Il sort généralement la nuit et, aveuglé par les phares des voitures, se fait écraser. Elle les « ramasse » donc au petit matin. Elle connaît même les « bons coins », les routes moins près de la ville, plus avant dans le « bush », encore moins éclairées de nuit.

Whilma, plus âgée, que j’ai rencontrée sur la réserve de Carry the Kettle, envoyait la plupart du temps ses petits-fils dénicher un porc-épic dans le « bush », c’est-à-dire dans les herbes hautes, dans la « campagne » environnant sa maison sur la réserve.

Toutes les deux s’accordent en tout cas pour dire que la technique de la couverture n’est vraiment pas efficace, car ne restent pris dans le tissu que les piquants courts et épais, les moins bons pour la couture… On voit ici la différence entre les livres et la pratique …

Cette astuce est également évoquée dans la cassette vidéo des New Holy, comme une technique ancienne ayant pu être pratiquée, mais bien vite remplacée par des images de la mère et de ses filles partant dans le bush, avec chien et carabine !

Les piquants préférés pour la broderie mesurent en général entre cinq et sept centimètres de long et connaissent divers usages selon la partie du corps du porc-épic dont ils proviennent.

On peut effectivement trouver quatre tailles de piquants sur un même animal: les plus larges et grossiers sont ceux de la queue. Ils sont utilisés de préférence pour remplir les larges espaces, ou encore pour entourer les manches d’outils à décorer, orner les franges ou les tuyaux de pipe. Les piquants du dos du porc-épic sont bons pour le travail de dessin et d’estompe. Les fins piquants du cou sont, eux, idéals pour la broderie. On utilise également, pour les lignes les plus fines, les très minces piquants trouvés sur le ventre de l’animal, comme l’indique ce schéma tiré d’un manuel de « how to » 25  :

Les différentes tailles de piquants.
Les différentes tailles de piquants.

Un piquant n’est en fait qu’un large cheveu ou poil, ayant une surface dure et brillante et un intérieur doux et fibreux, proche par exemple de la peau blanche présente à l’intérieur d’une orange.

Un porc-épic adulte a naturellement sur le corps de 30 à 40 000 piquants de différentes tailles et épaisseurs. Ainsi, certains poils de protection du dos du porc-épic, très longs, peuvent mesurer jusqu’à 30 cm de long. Ces derniers sont souvent utilisés tels quels dans les coiffes de cérémonie ou de danse pour les pow-wow, les « roach ». En voici un exemple :

Parure de cheveux, « roach », en piquants de porc-épic teints et plume d’aigle. Photo extraite de
Parure de cheveux, « roach », en piquants de porc-épic teints et plume d’aigle. Photo extraite de Vestiges of a proud Nation, G. Markoe ed, 1986.

La broderie en piquants était généralement réalisée en utilisant la surface d’une peau tannée, plus souvent que sur une peau brute ou sur de l’écorce de bouleau. Au fil du temps de nombreux nouveaux objets sont devenus supports de broderie, jusqu’à la peinture mêlée de latex et de piquants utilisée par Sheila pour réaliser les arrière-plans de ses toiles.

Les supports classiques trouvés parmi les artefacts conservés d’avant la période des réserves (1830) sont les suivants :

  • Amulettes à cordons ombilicaux
  • Vêtements divers : robes, vestes, jambières, mocassins
  • Sacs à tabac et étuis à pipe
  • Peaux entières de bisons
  • Panneaux de tipi
  • Boites en écorce de bouleau
  • Berceaux
  • Sacs médecine
  • Bijoux, boucles d’oreilles

A cette liste (non exhaustive) vinrent s’ajouter ensuite :

  • Chapeaux (type chapeaux de feutre ou paille)
  • Boites en métal
  • Brosses à cheveux
  • Etuis à couteau
  • Phonographe
  • Etui à carte de crédit…

Et autant d’objets quotidiens, qui n’ont cessé de surprendre les historiens d’art.

La période des réserves a d’ailleurs été semble-t-il un moment de grande fécondité créative, d’inventions diverses tant dans les styles que dans les techniques, due non seulement au regroupement de groupes tribaux et donc d’artistes n’ayant peut-être parfois jamais été en contact auparavant, mais également à l’adoption (voulue ou forcée) par les Amérindiens d’objets « blancs ».

Notes
12.

Voir par exemple chez LEVI-STRAUSS Claude, "planche VII," in Des symboles et leurs doubles Paris: Plon, 1989.

13.

ORCHARD William C, The Technique of Porcupine Quill Decoration among the Indians of North America, Eagle’s View Publishing, Liberty, 1984.

14.

BEBBINGTON Julia, Quillwork of the Plains, Glenbow Museum, Calgary, 1983, p. 7.

15.

LYFORD Carrie A., Quillwork and Beadwork of the Western Sioux, USA, Bureau of Indian Affairs, 1940

WISSLER Clark, in Anthropological Papers of American Museum of Natural History, New-York, “Structural Basis to the Decoration of Costumes among the Plains Indians”, vol. XVII, part III, 1916.

16.

LEVI-STRAUSS Claude, "Les instructions du porc-épic," in Mythologiques 3 : L'origine des manières de table, Paris: Plon, 1968, p. 221.

17.

PENNEY David W., Arts des Indiens d'Amérique du Nord, Paris: Terrail, 1998.

18.

BRASSER Ted, in American Indian Art : Form and Tradition, E.P. Dutton & co, New-York: The Minneapolis Institute of Arts, 1972, p. 56.

19.

CATLIN Georges, Illustrations of the Manners, Customs and Condition of the North American Indians ,vol. 1, 1848, in BEBBINGTON Julia, op. cit. p. 30.

Pour consulter un ouvrage regroupant les oeuvres de ces « peintres-explorateurs », voir MOORE Robert J., in Les Indiens d’Amérique. Œuvres et voyages de Charles Bird King, Georges Catlin, Karl Bodmer., Paris, Ed. Place des Victoires, 2002.

20.

WIED-NEUWIED Maximilien prince de, Travels in the Interior of North America, 1832-1834 , Londres Ackerman & co, 1843.

21.

MORRIS Edmund Montague, The Diaries of E.M. Morris, Western journeys 1907-1910, traduction Mary Fitz-Gibbon, Toronto: Royal Ontario Museum, 1985.

22.

CURTIS Edward S., in Les Indiens d'Amérique du Nord. Portfolios complets., Paris: Taschen, 1997, p. 125.

23.

Orchard W., Bebbington J., Lyford C., op. cit.

24.

LEVI-STRAUSS Claude, "Les petites filles modèles", in Mythologiques 3, L'origine des manières de table., Paris: Plon, 1968.

25.

REYNOLDS Margaret, Dene Arts and Crafts, Saskatchewan Indian Cultural College, Federation of Saskatchewan Indians, University of Saskatoon, Saskatoon, 1977.