1/ Le modèle

De la même façon que nous avons mis en évidence l’importance accordée dans les langues algonquines au mouvement et à ses nuances, l’analyse linguistique du mik’maw, langue mi’kmaq (zone subarctique au nord des Plaines) met en évidence un système fondé sur les verbes, mettant l’accent sur les processus, les cycles et les interrelations entre les choses, contrairement aux langues européennes comme l’anglais qui sont basées sur les noms. Les mik’maw identifie les objets et les concepts en termes d’utilité d’action, de manières ou de leurs relations à d’autres choses, dans un processus actif 318 .

La langue transcrit et élabore une vision du monde, ici une vision qui affirme: « We all live in a circle of life and within the circle we are all dependent on each other and are in a constant relationship with each other.”

Il s’agit donc de proposer, à partir de la description de cette grille particulière d’interprétation du monde, une forme logique qui puisse lui correspondre, et nous permettre de suivre les réseaux sémantiques qui la tissent. Et quelle forme apparaît plus pertinente que celle de la toile d’araignée ?

Notes
318.

BATTISTE M. & YOUNGBLOOD J., in Protecting indigenous Knowledge and Heritage. A global Challenge.., Saskatoon: Purich Publishing, 2000, p. 50.