1.2 La classification des stratégies d’apprentissage

En observant la mise en œuvre de stratégies d’apprentissage par les bons apprenants en L2, les chercheurs ont classifié les stratégies d’apprentissage d’une L2 dans le but de faciliter la compréhension du concept de stratégie et d’en approfondir la recherche. Etant donné la différence des critères utilisés par les chercheurs, il existe diverses typologies de classification des stratégies d’apprentissage, parmi lesquelles celle d’Oxford (1985, 1990), de Rubin (1989), d’O’Malley et Chamot (1990) et de Cohen (1998), etc.

O’Malley et Chamot, ayant tenté de recourir à une base théorique en acquisition des L2 et en psychologie cognitive, ont cerné 26 stratégies réparties selon trois grandes catégories. Cette classification est considérée parmi toutes les typologies comme la plus synthétique, la plus rigoureuse et la plus solidement ancrée dans les concepts et la théorie de la psychologie cognitive ainsi que plus pratique et plus facile à manier pour les enseignants de L2 qui s’intéressent aux stratégies de leurs apprenants.

Et c’est à partir de cette classification que nous avons effectué notre expérimentation dans le domaine de la compréhension orale dont les stratégies se répartissent aussi dans ces trois catégories (cité par Cyr 1998 : 39) :

Parmi les trois catégories, ‘ « les stratégies métacognitives sont supérieures aux deux autres » ’ (O’Malley et Chamot 1990 ; cité par Hua Weifen 2002 : 34). Selon Tartif (1992 ; cité par Cyr 1998 : 42), La métacognition est une caractéristique distincte entre les experts et les nocives, elle garantit que les stratégies cognitives soient employées de manière appropriée. La recherche menée par Vann et Abraham (1990 ; cité par Cyr 1998 : 77) sur les apprenants faibles démontrent aussi que ce qui les distingue des bons apprenants, c’est qu’ils manquent des stratégies métacognitives « ‘ qui leur auraient permis de bien évaluer les exigences des tâches proposées, puis de choisir et de mettre en œuvre les stratégies nécessaires à leur exécution » ’ (Cyr 1998 : 77). L’élève sans stratégies métacognitives ne sait pas trop où il va et peut difficilement vérifier sa performance dans l’exécution des tâches. De ce fait, l’entraînement à l’utilisation des stratégies métacognitives devrait être une composante indispensable dans l’enseignement des stratégies. En ce qui concerne l’importance des stratégies métacognitives pour l’apprentissage et la compréhension orale, nous allons la détailler dans le chapitre suivant.