3.3 Les études de Vandergrift (1992)

A partir des quatre variables ( la compétence linguistique, la compétence en compréhension, le sexe et le style d’apprentissage), Vandergift (1992 ; cité par Cornaire et Germain 1998 : 64) a examiné les stratégies d’écoute mises en œuvre par des apprenants de différents niveaux en français langue étrangère inscrits à des programmes de base. Les résultats obtenus en ce qui concerne les bons apprenants, au cours de plusieurs entrevues ainsi qu’au moyen de la technique de la réflexion à haute voix ont démontré que les apprenants de tous les niveaux de compétence utilisent surtout des stratégies cognitives mais les stratégies métacognitives sont surtout utilisées par les sujets habiles qui savent, en particulier, vérifier leur degré de compréhension, reconnaître un problème et corriger leur trajectoire.

Si l’on synthétise ces résultats des recherches, on peut constater qu’au cours des activités de compréhension orale, un auditeur efficace peut en général adopter différentes stratégies d’écoute selon différentes tâches et mieux contrôler leur processus d’écoute. En cas de difficultés d’écoute, il peut employer avec conscience et souplesse des stratégies adéquates pour résoudre les problèmes. Après la réalisation des tâches d’écoute, il sait faire une autoévaluation sur l’effet de compréhension orale. Au contraire, un auditeur faible ne peut souvent distinguer consciencieusement la différence des tâches d’écoute, son utilisation des stratégies d’écoute manque de souplesse et d’adéquation. Il ne peut non plus remédier les problèmes rencontrés et faire une rétrospection et autoévaluation après l’écoute. En résumé, la différence entre un bon auditeur et un auditeur faible se présente dans une grande mesure par leur niveau métacognitif.

En résumé, les bons auditeurs sont ceux qui savent adapter leur fonctionnement cognitif à la tâche qu’ils doivent réaliser, en détectant leurs propres difficultés et en y apportant des solutions grâce à la mise en œuvre de stratégies. Les bons auditeurs ne se distinguent pas uniquement par un nombre de stratégies d’écoute, mais aussi par leur aptitude à les combiner et à savoir choisir les stratégies qui seront les plus efficaces pour réaliser une tâche donnée. En d’autres termes, ils disposent d’une meilleure conscience métacognitive.

Ces distinctions entre les bons auditeurs et les auditeurs malhabiles manifestées par la quantité des stratégies utilisées et la qualité d’utilisation à travers les résultats obtenus de ces recherches démontrent clairement le rôle important joué par les stratégies d’écoute surtout les stratégies métacognitives d’écoute dans la compréhension orale.