2. Le choix des stratégies

Le test initial et les deux enquêtes nous ont fait bien voir les difficultés de nos apprenants en compréhension orale et une fréquence encore assez faible d’utilisation des stratégies d’écoute par eux. Ce qui montre donc une nécessité de l’entraînement aux stratégies pour qu’ils parviennent à maîtriser leurs difficultés. Mais dans un temps limité, nous n’aurions pas la possibilité d’entraîner toutes les stratégies, le choix des stratégies est devenu donc un cycle important dans l’entraînement à l’utilisation des stratégies pour nos apprenants.

Etant convaincue que dans ce contexte donné, les stratégies prioritaires à enseigner doivent être celles répondant le mieux à la réalisation des tâches données et s’adaptant au niveau linguistique des apprenants mais ne demandant pas trop de temps ou d’efforts pour les enseigner et les intérioriser, nous avons choisi les stratégies à enseigner à travers quatre étapes d’élimination en nous appuyant sur l’analyse des résultats du test initial et des deux enquêtes :

• Etape 1. Nous avons dégagé de la liste des stratégies d’écoute des trois étapes celles qui sont susceptibles d’être les plus utiles pour la résolution des questions des quatre sections de l’épreuve de compréhension orale ;
• Etape 2. Nous avons choisi parmi ces stratégies dégagées celles qui s’adaptent au niveau des apprenants ;
• Etape 3. En fonction de leurs difficultés et de leur état d’utilisation de stratégies, nous avons dégagé les stratégies favorisant à surmonter ces difficultés et encore peu utilisées par eux. On a éliminé donc celles beaucoup utilisées par les apprenants, par exemple, la stratégie métacognitive avant l’écoute : « J’ai vérifié que j’avais bien compris les consignes » ;
• Etape 4. Nous avons enfin dégagé les stratégies les plus transposables et faciles à enseigner qui ne demandent pas trop de temps à enseigner et à pratiquer.

Nous avons déterminé enfin quatre stratégies cognitives essentielles à enseigner ainsi que la répartition et le rythme d’enseignement. Étant donné l’importance des stratégies métacognitives, nous les avons entraînées chaque fois avec les stratégies cognitives. Pour les stratégies socio-affectives comme « contrôle des émotions » qui appartiennent à des activités mentales, nous ne les avons pas entraînées séparément, mais en avons rappelé chaque fois l’importance aux apprenants pour qu’ils puissent en prendre conscience afin de les utiliser.

2e —4e séance : l’entraînement aux stratégies pour la section A.

Stratégies métacognitives : « activer les connaissances antérieures » et « attention sélective »

Stratégies cognitives : « tolérance de l’ambiguïté » 

5e —7e séance : l’entraînement aux stratégies pour la section B.

Stratégies métacognitives : révision des stratégies métacognitives

Stratégies cognitives : « inférence » à l’aide des indices contextuels et grammaticaux

8e —10e séance : l’entraînement aux stratégies pour la section C.

Stratégies métacognitives : « anticipation » (faire des prédictions/hypothèses)

Stratégies cognitives : « prendre des notes » (contre l’oubli)

10e —12e séance : l’entraînement aux stratégies pour la section D et la révision des stratégies entraînées

Comme la section D porte sur la discrimination des sons qui demande plus une maîtrise phonétique correcte, nous avons seulement entraîné la stratégie métacognitive « anticipation » pour faire des hypothèses sur les phrases qu’ils vont écouter. Le reste du temps nous avons fait des exercices auditifs visant l’utilisation et la révision des stratégies déjà enseignées.

Nous allons présenter dans la partie suivante les démarches que nous avons effectuées chaque fois pour intégrer les nouvelles stratégies d’écoute. Comme les démarches d’enseignement de nouvelles stratégies pour chaque section restaient pareilles, nous ne citerons ici que l’exemple de l’entraînement aux stratégies de la section A pour les expliquer.