2. Mémoire et engagement

a. Une démonstration d’amitié

L’appel au souvenir apparaît aussi, fréquemment, dans la Correspondance pour raffermir une amitié ancienne, en évoquant une proximité passée que la memoria vient renouveler.

C’est ainsi que Cicéron en septembre 46 remercie Quintus Cornificius d’avoir conservé son souvenir, alors qu’il est au loin, en Syrie, et l’invite à l’entretenir :

‘Grata mihi uehementer est memoria nostri tua, quam significasti litteris ; quam ut conserues, non quo de tua constantia dubitem, sed quia mos est ita rogandi, rogo. 483

Il souligne, le 23 mai 45, l’affection partagée d’Atticus et de Nicias, annonçant au premier que Nicias s’est révélé enchanté qu’Atticus se soit souvenu de lui :

‘Nicias te, ut debet, amat uehementerque tua sui memoria delectatur. 484

La formule de politesse, construite sur le même modèle que l’expression utilisée pour Cornificius — uehementer… memoria tua — , souligne de nouveau la relation amicale manifestée par une mémoire partagée. Amitié que Cicéron partage également avec Trebatius, dont il constate avec satisfaction en juin/juillet 53 la loyauté à son égard, en une litote élogieuse, non immemor :

‘Chrysippus Vettius, Cyri architecti libertus, fecit ut te non immemorem putarem mei ; salutem enim uerbis tuis mihi nuntiarat. 485

Le jeu sur les pronoms de la première et deuxième personne souligne la fidélité du souvenir qui fonde leur relation. Enfin, Cicéron constate avec une reconnaissance émue, en mai 44, les marques d’amitié de Pompeius Bithynicus à son égard qui révèlent une mémoire fidèle à une affection que lui portait déjà le père de Bithynicus :

‘Quamobrem grata mihi est et memoria tua nostrae coniunctionis et eius etiam augendae uoluntas. 486

Le soin porté par Bithynicus à leur relation (coniunctio) est garanti par sa memoria. L’évocation de souvenirs communs à deux individus est rarement gratuite, elle s’affirme le plus souvent comme une démonstration d’amitié destinée à rassurer le destinataire sur les intentions et la loyauté de son correspondant, dans le cadre d’une relation parfois plus clientéliste ou politique qu’affective. Une série de variations est consacrée à ce sujet.

En septembre 46, l’évocation de ses souvenirs est l’occasion pour Cicéron d’affirmer une identité de point de vue, une proximité intellectuelle, morale et politique avec son correspondant Marcus Claudius Marcellus, qui s’est opposé en 51, en tant que consul, à César, et qui s’est ensuite exilé, refusant d’implorer son pardon. Cicéron le loue d’avoir toujours refusé la guerre, comme lui. Au même moment, il prononce une action de grâces, le Pro Marcello, en l’honneur de César, qui a consenti à le rappeler dans un élan de clementia. Par le jeu de la memoria, la lettre propose une identification des deux hommes, renforcée par la réciprocité du souvenir. En effet, l’écrivain commence par affirmer se souvenir de l’excellence du consulat de Marcellus :

‘Ego eum te esse qui horum malorum initia multo ante uideris, consulatum magnificentissime atque optime gesseris, praeclare memini 487

Inversement, il invite aussitôt Marcellus à se rappeler que lui aussi, Cicéron, à son instar, se méfiait des troupes de Pompée, au point de refuser de participer à la bataille :

‘sed idem etiam illa uidi, neque te consilium ciuilis belli ita gerendi nec copias Cn. Pompei nec genus exercitus probare semperque summe diffidere ; qua in sententia me quoque fuisse memoria tenere te arbitror. 488

L’appel à la mémoire, parce qu’elle est commune, crée une obligation de loyauté entre les deux hommes, à travers une protestation d’amitié qui les soude. Le processus d’identification ainsi suggéré est aussi bien individuel, dans la Correspondance, que collectif, dans les discours. Le fait qu’au même moment Cicéron défende la cause de Marcellus devant César profite de cette identité de jugement : en soutenant la cause de Marcellus, le sénateur plaide en fait pour lui-même puisqu’il reconnaît dans la lettre l’accord de leurs points de vue.

L’appel à la memoria est conforme aux principes observés dans les ouvrages rhétoriques. C’est ainsi que Cicéron assure différents correspondants de la permanence de son souvenir, durant ces dernières années de la République, années critiques où il devient nécessaire de se compter, pour reconstituer un parti solidaire, pour sauver les derniers vestiges d’un régime à l’agonie ou même sa propre vie.

Une prétérition suffit par exemple à garantir à Caius Trebonius 489 la reconnaissance de Cicéron pour l’aide apportée face à Clodius, puis durant la guerre civile. Avec une certaine élégance dans le paradoxe, Marcus évoque un souvenir éternel tout en prétendant vouloir l’oublier…

‘ut haec recentia, quae meminero semper, obliuiscar, quae tua sollicitudo de me in armis, quae laetitia in reditu… 490

Motif répété en conclusion, quand il réaffirme son affection et l’assure de la constance de sa mémoire, donc de sa gratitude :

‘Reliquum est tuam profectionem amore prosequar, reditum spe exspectem, absentem memoria colam, omne desiderium litteris mittendis accipiendisque leniam. 491

Cicéron surenchérit en affirmant qu’il a une obligation de reconnaissance, en raison des marques de dévouement de Trebonius à son égard qu’il lui demande — c’est un comble ! — de se rappeler :

‘Tu uelim tua in me studia et officia multum tecum recordere. Quae cum tibi liceat, mihi nefas est obliuisci, non modo uirum bonum me existimabis, uerum etiam te a me amari plurimum iudicabis. 492

L’auteur offre ainsi un gage d’amitié sûr, en s’engageant dans le texte précédent à honorer les services de Trebonius par le culte du souvenir (memoria colam). Mais derrière cette modestie affichée, ne prend-il pas son correspondant au piège ? Le pousser à se souvenir des bienfaits passés, n’est-ce pas l’exhorter, sinon le mettre dans l’obligation morale de renouveler son aide, de persister dans la voie ouverte, dans des sentiments favorables ? L’usage de la memoria entre dans une stratégie de chantage affectif destiné à perpétuer les relations de confiance des deux hommes.

S’excusant entre le 1er et le 20 avril 45 auprès d’Aulus Manlius Torquatus de ne pas lui écrire plus souvent, Cicéron lui assure qu’il ne l’a pas oublié et que seules les circonstances — sa santé ou son éloignement — en sont responsables :

‘Peto a te ne me putes obliuione tui rarius ad te scribere quam solebam, sed aut grauitate ualetudinis, qua tamen iam paulum uideor leuari, aut quod absim ab Vrbe, ut, qui ad te proficiscatur, scire non possim. 493

Il renchérit en lui garantissant la persistance de son souvenir, gage d’amitié renforcé par l’expression summa beneuolentia :

‘Quare uelim ita statutum habeas, me tui memoriam cum summa beneuolentia tenere tuasque omnis res non minori mihi curae quam meas esse 494

avant de l’inviter à endurer patiemment ses peines et la perte de ses biens, dans le malheur général, avec l’espoir d’une renaissance de la République.

Deux autres lettres (814 et 938) développent abondamment ce thème de la memoria à travers l’affirmation redondante de la négation de l’oubli d’une part, de la permanence du souvenir d’autre part. Cicéron écrit en octobre 44 à un proche de César, Caius Matius 495 . Cicéron place la missive sous le signe de la memoria, désignant Matius comme son ami de plus longue date selon sa mémoire :

‘Quantum memoria repetere praeterita possum, nemo est mihi te amicus antiquior. Sed uetustas habet aliquid commune cum multis, amor non habet 496

Cicéron souhaite réaffirmer de façon catégorique, par tous les moyens stylistiques, son amitié pour un Matius déçu par son silence 497 , et qui le lui fait savoir par Trebatius. Ainsi, il lui garantit de façon redondante le souvenir de son amitié, de son aide, notamment lorsque Matius tenta de les rapprocher, lui et César, au début de la guerre civile ; il enchaîne ainsi une question oratoire niant tout oubli éventuel, puis l’affirmation du souvenir, puis de nouveau la négation de l’oubli, sous forme de litote :

‘Deinde oblitum me putas consili, sermonis, humanitatis tuae ? Quibus rebus interesse memini Trebatium. Nec uero sum oblitus litterarum tuarum quas ad me misisti cum Caesari obuiam uenisses in agro, ut arbitror, Trebulano. 498

Une autre fausse question vient réfuter la possibilité qu’il oublie injustement la venue de Matius à Brindes pour le réconforter avant son embarquement pour la Grèce et son engagement dans l’armée pompéienne :

‘Oblitumne me putas qua celeritate, ut primum audieris, ad me Tarento auolaris, quae tua fuerit adsessio, oratio, confirmatio animi mei fracti communium miseriarum metu? 499

La memoria rappelle donc les bienfaits passés pour rendre justice à un homme de bien et réaffirme ainsi la reconnaissance et la loyauté envers un ami ; ainsi fait Marcus en rappelant aux détracteurs de Matius ses efforts pour empêcher la guerre civile, puis pour limiter les excès des vainqueurs :

‘Illa uero duo quae maxima sunt laudum tuarum quis aut libentius quam ego commemorat aut saepius, te et non suscipiendi belli ciuilis grauissimum auctorem fuisse et moderandae uictoriae? 500

L’appel au souvenir affectif est un moyen de réconforter des amis malmenés par les vicissitudes du temps, et plus largement de former avec eux un front commun, constitué par des hommes de bien dont la loyauté réciproque est garantie par une amitié forte, elle-même raffermie par l’élaboration d’une mémoire commune autour d’une douleur partagée. Ainsi Cicéron réconforte Publius Sittius 501 , chevalier exilé peu après le retour de l’Arpinate, en 57, lors de la crise de ravitaillement qui provoqua une inflation des prix du blé et la remise de pouvoirs exceptionnels à Pompée. Cicéron déplore sa condamnation et le console en lui donnant des nouvelles de Rome. Comme à Torquatus ou à Matius, il lui garantit une place dans sa mémoire, en niant toute possibilité d’oubli ; l’oubli serait une faute morale dans les relations de confiance qui fondent l’amicitia. Cette dernière est le ciment des relations sociales qui soudent la communauté romaine, ou du moins les hommes de bien. Il affirme ainsi à Sittius que le malheur qu’ils ont tous deux connu — la condamnation , l’exil — est la cause de son silence épistolaire, et non l’oubli :

‘Non obliuione amicitiae nostrae neque intermissione consuetudinis meae superioribus temporibus ad te nullas litteras misi… 502

Le souvenir de l’énergie de Sittius est évoqué justement pour contredire cette impression d’oubli, il suscite le désir de Cicéron de lui écrire :

‘Cum uero et interuallum iam satis longum fuisset et tuam uirtutem animique magnitudinem diligentius essem mecum recordatus, non putaui esse alienum institutis meis haec ad te scribere. 503

La lettre s’est ouverte sur la réfutation de tout soupçon d’oubli, elle se referme avec l’affirmation du souvenir de leur amitié, selon une structure circulaire :

‘Ego et memoria nostrae ueteris amicitiae et uirtute atque obseruantia fili tui monitus nullo loco deero neque ad consolandam neque ad leuandam fortunam tuam. 504

La lettre 130 adressée à Marcus Crassus en janvier 54 constitue un exemple particulier. Cicéron lui déclare avoir œuvré auprès des consuls pour lui obtenir des troupes en vue de son expédition contre les Parthes. Il proteste ainsi de son amitié, son dévouement prouve qu’il a conservé le souvenir de leurs sentiments, de leur bonne volonté réciproque (memoria nostrae uoluntatis) :

‘Sed extitit tempus optatum mihi magis quam speratum, ut florentissumis tuis rebus mea perspici posset et memoria nostrae uoluntatis et amicitiae fides 505

La coordination entre memoria et fides fonde la loyauté d’une relation affective sur le souvenir partagé de ses manifestations passées. Cicéron les rappelle à loisir pour prouver que jamais son dévouement n’a fait défaut à l’imperator :

‘Quo quidem ex tempore memoria teneo neque meam tibi obseruantiam neque mihi tuam summam beniuolentiam ac liberalitatem defuisse. 506

Car la memoria a un pouvoir de réalisation : elle garantit l’existence de l’obseruantia de Cicéron et de la beneuolentia de Crassus. Les services rendus par Cicéron à Crassus sont donc irréfutables, de même que la bienveillance du second pour le premier, comme le confirme la suite de la lettre. La memoria entre dans un jeu de réciprocité des obligations, dans un échange de services.

La fin du texte apporte un élément supplémentaire à la définition de cette memoria individuelle ; Marcus reconnaît que des dissensions les ont séparés et propose de les arracher de leur mémoire :

‘Si quae interciderunt non tam re quam suspicione uiolata, ea, cum fuerint et falsa et inania, sint euulsa ex omni memoria uitaque nostra. 507

Cette logique d’effacement — qui correspond à la mémoire sélective de l’historien —, est appliquée à des relations affectives, à l’échelle des individus : pour faire disparaître l’envie et la rancune, la memoria doit négliger les outrages pour ne garder que les bienfaits. Elle participe alors au “juste oubli” et à la clementia.

L’exemple résume donc les obligations nées de la memoria individuelle : celles du respect de la parole donnée, de l’engagement et de la réciprocité. Derrière la politesse formelle, la memoria trouve sa vraie place dans la constitution d’un réseau d’amitiés, affectives ou plus certainement politiques 508 .

Notes
483.

CIC., fam. XII, 17, 1 ; lettre 504 : « Je te sais grand gré du souvenir que tu as gardé de moi, et que ta lettre m’a exprimé ; je te demande de l’entretenir, non que je doute de ta constance, mais parce qu’il est d’usage de le demander. » (trad. J. Beaujeu modifiée, Paris, CUF, 1991).

484.

CIC., Att. XIII, 1, 3 ; lettre 640 : « Nicias t’aime, comme il le doit, et il est enchanté de la mémoire que tu as conservée de lui. » (trad. J. Beaujeu modifiée, Paris, CUF, 1983).

485.

CIC., fam. VII, 14, 1 ; lettre 177 : « Grâce à Chrysippus Vettius, l’affranchi de Cyrus l’architecte, j’ai eu lieu de penser que tu ne m’oubliais pas : il m’a en effet salué de ta part. »

486.

Ibid. VI, 17, 2 ; lettre 754 : « C’est pourquoi je suis si touché que tu aies gardé la mémoire de nos relations d’étroite amitié et que tu veuilles les resserrer davantage. » (trad. J. Beaujeu modifiée, Paris, CUF, 1988).

487.

Ibid. IV, 7, 2 ; lettre 503 : « Tu es un homme qui a su voir longtemps à l’avance les débuts des maux dont nous souffrons, exercer le consulat splendidement et excellemment, j’en garde fidèlement la mémoire » (trad. J. Beaujeu modifiée, Paris, CUF, 1991).

488.

Ibid. : « mais ce que j’ai constaté aussi, c’est que ni la tactique appliquée dans la guerre civile, ni les forces de Cn. Pompée, ni la qualité de son armée n’avaient ton approbation et qu’elles t’ont toujours inspiré une extrême défiance ; c’était aussi mon sentiment, je pense que tu le gardes en mémoire. » (trad. J. Beaujeu modifiée, Paris, CUF, 1991).

489.

A la fin du deuxième mois intercalaire de 46.

490.

CIC., fam. XV, 21, 2 ; lettre 563 : « oublions aussi ces faits récents, dont je me souviendrai toujours : ton angoisse pour moi au cours de la guerre, ta joie lors de mon retour… »

491.

Ibid. XV, 21, 5 : « Il me reste à accompagner ton départ de mon affection, à attendre ton retour avec espoir, à t’honorer de loin par la mémoire, à adoucir tous mes regrets en t’envoyant et en recevant des lettres. »

492.

Ibid. : « De ton côté, je voudrais que tu te remémores souvent les marques que tu m’as données de ton dévouement et de ton obligeance. Si tu as le droit de les oublier, ce serait de ma part un sacrilège ; aussi ne me considèreras-tu pas seulement comme un homme de bien : tu jugeras en outre que j’ai pour toi une affection sans borne. »

493.

Ibid. VI, 2, 1 ; lettre 614 : « Je te demande de croire que, si je t’écris plus rarement qu’à mon habitude, ce n’est pas que je t’oublie, mais soit à cause de la gravité de mon état — il semble cependant que je commence enfin à m’en relever -, soit parce que je suis loin de Rome et que je ne peux savoir qui part te rejoindre. »

494.

Ibid. VI, 2, 1 : « Aussi voudrais-je que tu sois bien persuadé de ceci : je te garde dans ma mémoire avec un dévouement total et je n’ai pas moins souci de tous tes intérêts que des miens. »

495.

Qui lui répondra dans la lettre 815, citée plus hautp. 143.

496.

CIC., fam. XI, 27, 2 ; lettre 814 : « Autant que je peux me rappeler le passé, je n’ai pas d’ami plus ancien que toi. Mais l’ancienneté a une chose partagée avec beaucoup, l’amitié non » (trad. J. Beaujeu modifiée, Paris, CUF, 1991).

497.

La subordonnée comparative qui fait appel à la memoria de Cicéron appartient à un réseau de signes visant à rassurer Matius, à lui affirmer son affection : le pronom indéfini nemo, à valeur absolue ; le choix du lexique affectif amicus, amor ; en outre, la portée extraordinaire de ce lexique est renforcée par l’opposition de la uetustas, galvaudée, et de l’amor, exceptionnel, qui prend lui aussi une valeur absolue.

498.

Ibid. XI, 27, 3 : « Et puis crois-tu que j’aie oublié tes conseils, tes paroles, ton humanité ? Je me souviens que Trebatius en était témoin. Je n’ai pas oublié non plus la lettre que tu m’as envoyée après être parti à la rencontre de César, sur le territoire de Trébula, je crois. »

499.

Ibid. XI, 27, 4 : « Crois-tu que j’aie oublié avec quelle promptitude, dès que tu en fus informé, tu volas de Tarente jusqu’à moi ? ce que furent ta présence, tes paroles, ton soutien à mon moral brisé par la crainte des malheurs communs ? »

500.

Ibid. XI, 27, 8 : « Quant aux deux traits qui dominent dans l’ensemble de tes mérites, qui les rappelle avec plus de plaisir et d’insistance que moi ? Tu as pesé de tout ton poids pour obtenir d’abord que la guerre civile ne soit pas entreprise, ensuite que la victoire soit maîtrisée. »

501.

La lettre est d’une date incertaine.

502.

CIC., fam. V, 17, 1 ; lettre 938 : « Ce n’est pas oubli de notre amitié, ni interruption de mes habitudes, si, dans les années passées, je ne t’ai pas envoyé de lettres… »

503.

Ibid. V, 17, 1 : « Mais, à présent qu’un intervalle assez long s’est écoulé et que je me suis remémoré plus exactement ton énergie et ta force d’âme, j’ai jugé conforme à mes principes de t’écrire ces lignes. »

504.

Ibid. V, 17, 5 : « Pour ma part, rappelé à l’ordre par le souvenir de notre vieille amitié, par l’énergie et la déférence de ton fils, je ne manquerai aucune occasion d’adoucir et d’alléger ton sort. »

505.

Ibid. V, 8, 2 ; lettre 130 : « Mais le temps est venu, que je souhaitais plus que je ne l’espérais, où je pouvais, au moment de ta plus brillante prospérité, montrer le souvenir de notre relation et la loyauté de notre amitié. » (trad. L.-A. Constans modifiée, Paris, CUF, 1936).

506.

Ibid. V, 8, 3 : « Depuis ce temps-là, je garde le souvenir que mon respectueux dévouement ne t’a jamais manqué, non plus qu’à moi ta bienveillance et ta générosité extrêmes. » (trad. L.-A. Constans modifiée, Paris, CUF, 1936).

507.

Ibid. : « Si quelques incidents ont porté à nos relations des atteintes plus imaginaires que réelles, que ces choses-là, puisqu’elles ne reposaient sur rien de vrai ni de solide, soient arrachées de notre mémoire et de notre vie. »

508.

Sur l’amitié dans la Correspondance, cf. J. Boes, La philosophie et l'action dans la correspondance de Cicéron, Nancy, Presses universitaires de Nancy, 1990, p. 55-72.