B. DU BON USAGE PHILOSOPHIQUE DE LA MEMORIA

La memoria paraît essentielle dans la démonstration cicéronienne de l’existence de l’âme immortelle. Pour cette raison, il s’affronte aux courants philosophiques qui appauvriraient le contenu de la memoria et lui interdiraient ainsi de contribuer à cette démonstration. Ainsi, Cicéron s’oppose à l’épicurisme auquel il reproche de faire un usage erroné des concepts que lui offre l’histoire de la philosophie, notamment ceux qui concernent la memoria, ainsi qu’au stoïcisme, peu attaché à cette valeur eschatologique de la mémoire.

Il adresse à Epicure deux critiques concernant, l’une, une mauvaise interprétation de la mémoire des plaisirs, l’autre, un atomisme mal assumé en ce domaine ; dans deux dialogues, le De finibus et les Tusculanes, il traque les erreurs et contradictions de son adversaire.