III. Memoire et histoire

La memoria, parce qu’elle participe à la prudentia est une faculté d’appréciation du temps qui permet à l’individu d’envisager le cours des événements dans leur globalité et d’anticiper l’avenir. En outre, suite au débat du Lucullus, se pose la question du rapport entre memoria et vérité. La réflexion de Cicéron sur la memoria devait inévitablement l’amener à évoquer la discipline qui traite les informations fournies par cette faculté et garantit leur authenticité : l’histoire 754 . La memoria intervient dans la conception historiographique de Cicéron. Elle aide à délimiter le contenu de l’histoire, à trier le vrai et le faux. Les hommes qui s’y intègrent en ressortent grandis. Ainsi se dévoilera une mémoire collective reconnaissante.

Notes
754.

Sur les sources, grecques et annalistiques, dont Cicéron a pu s’inspirer pour concevoir une théorie historiographique, cf. P. Kuklica, « Cicero als potentieller Historiker », Graecolatina et orientalia 15/16, 1983-1984, 25-46.