a. Les Catilinaires : l’association de Cicéron et de Rome

Les Catilinaires, discours de combat, sont aussi empreintes du souci de la préservation, et du consul et de l’Etat. L’orateur y développe le principe énoncé par la suite dans le Pro Archia et le Pro Flacco, qui consiste à immortaliser l’individu par la memoria de la postérité, pour se protéger, mais aussi pour préserver la cité.

Mû par l’amour de la gloire, le désir de faire reconnaître sa valeur, Cicéron invoque continuellement, dès les Catilinaires, la mémoire de la postérité pour immortaliser le souvenir de ses hauts faits. C’est la seule récompense qu’il demande en conclusion de la quatrième Catilinaire, récompense dont il réduit l’importance au regard des services rendus, énumérés dans une longue subordonnée qui accumule ses sacrifices, ses peines ; l’anaphore de pro — “pour prix de, en échange de” — accentue la modestie du prix demandé en échange dans la principale : memoriam (un mot !). L’apparente modicité de la récompense est encore soulignée par la disproportion entre les deux membres de phrase et par la locution restrictive nihil… nisi :

‘… nihil a uobis nisi huius temporis totiusque mei consulatus memoriam postulo, quae dum erit in uestris fixa mentibus, tutissimo me muro saeptum esse arbitrabor. 1155

Pourquoi ? Parce que la memoria est une vertu et valide la légitimité d’un acte, si la postérité ne l’oublie pas, l’action de Cicéron est donc justifiée a posteriori, bien qu’elle fût illégale. La récompense s’étendra même à son fils, toujours par le jeu de la memoria :

‘… commendo uobis paruum meum filium, cui profecto satis erit praesidi non solum ad salutem, uerum etiam ad dignitatem, si eius, qui haec omnia suo solius periculo conseruarit, illum esse filium memineritis. 1156

Il n’y a pas là de vanité, mais la mise en place d’un système de défense, exprimé par la métaphore du mur. Ce système consiste à établir autour de lui un rempart de bons citoyens, liés à lui par la mémoire commune des dangers passés et des bienfaits qu’ils lui doivent ; il prétend leur accorder toute sa confiance. Il s’agit de les obliger, comme plus tard, en 59, les juges déjà cités du Pro Flacco :

‘Id ego uestro bonorumque omnium auxilio memoriaque tantorum periculorum, quae non modo in hoc populo, qui seruatus est, sed in omnium gentium sermonibus ac mentibus semper haerebit, a me atque a meis facile propulsari posse confido. 1157

La memoria beneficiorum doit souder autour de lui l’ensemble du peuple romain, voire, en une hyperbole, de tous les peuples, et garantir sa protection contre le désir de vengeance, quand son discours réclame l’exécution des complices de Catilina 1158 . Le principe rhétorique énoncé par ses porte-parole Antoine et Crassus dans le De oratore pour assurer le succès d’un discours est appliqué au domaine politique : l’identification de l’orateur et de l’homme de bien, le uir bonus, fédérateur et instigateur de la concordia, paraît de plus en plus certaine.

Car la memoria crée une connivence, voire une complicité — Cicéron sait que l’exécution des complices de Catilina est illégale — entre des citoyens défendant les mêmes intérêts, qui les lient indéfectiblement ; c’est du moins ce qu’il prétend croire, jusqu’à son exil, en 58. Cette protection paraîtra alors bien illusoire, les intérêts des boni omnes se révélant fort divergents. Comme dans la quatrième Catilinaire, la péroraison de la troisième minimise les exigences de Cicéron, qui refuse toute récompense visible, militaire, qui ne conviendrait pas à sa condition de civil :

‘Quibus pro tantis rebus, Quirites, nullum ego a uobis praemium uirtutis, nullum insigne honoris, nullum monumentum laudis postulo, praeterquam huius diei memoriam sempiternam. 1159

Une restriction — praeterquam — définit l’exigence de Cicéron : prendre place dans la mémoire collective. Il n’agit pas ainsi par vaine gloriole, mais par souci de sa protection personnelle, et préfère associer ses concitoyens à l’exécution des conjurés pour garantir leur reconnaissance envers lui.

Outre ce système de pression, voire de chantage, assez simple, Cicéron conçoit un second emploi de la memoria dans sa stratégie de défense ; plus général, plus philosophique, et moins prosaïque, il est destiné à toucher la raison plutôt que l’instinct de survie des optimates. Au-delà de leur vie et de leurs intérêts, liés politiquement à la stabilité retrouvée et donc à l’aide apportée à l’action de Cicéron, celui-ci leur demande d’envisager, de façon plus large et plus généreuse, le destin de Rome… S’adressant aux citoyens, contemporains et à venir, il envisage au futur la perpétuation de ses bienfaits par leur mémoire et par l’historiographie :

‘Memoria uestra, Quirites, nostrae res alentur, sermonibus crescent, litterarum monumentis inueterascent et conroborabuntur 1160

Encore une fois, il s’agit de « nourrir » de gloire l’homme de bien, à la fois pour entretenir son sens du devoir et pour le protéger. Mais ce souci de Cicéron, entrer dans les livres d’Histoire — monumenta litterarum —, longtemps moqué, manifesté auprès de Lucceius ou du poète Archias et par l’auto-célébration permanente de son consulat, répond en fait à de hautes exigences politiques et à une conception globale de l’existence de Rome.

En effet, il souhaite s’inscrire dans l’Histoire, non pour lui, mais pour le salut de la cité ; selon lui, Rome durera autant que durera le souvenir de son consulat :

‘eandemque diem intellego, quam spero aeternam fore, propagatam esse et ad salutem urbis et ad memoriam consulatus mei… 1161

Ne nous arrêtons pas à l’orgueil prétendument démesuré de Cicéron 1162 . Ses détracteurs 1163 ne manquent pas de lui reprocher la vantardise qui consiste à lier ainsi le souvenir de ses actes au sort de Rome, et à réclamer continuellement leur commémoration ; c’est méjuger l’homme et ignorer les principes de philosophie politique et la vision personnelle d’un homme d’Etat 1164 qui sous-tendent l’ensemble de ses discours : la perspective de la memoria l’amène à des considérations globales sur la pérennité romaine. En effet, par le truchement de la memoria, il souhaite passer du particulier au général, du fait divers ponctuel à l’Histoire, du temps humain éphémère au temps romain infini et mythique. Sa memoria personnelle doit se fondre dans la memoria commune, dans une forme de conscience collective. A travers les exemples que nous avons cités, nous observons une évolution en trois points : Cicéron s’adresse d’abord à la mémoire de ses contemporains, qu’il veut souder autour de lui, rendre solidaires de ses actes. Puis il envisage l’avenir et la mémoire de la postérité, affrontant le jugement de l’Histoire. Enfin, son regard se porte vers la fin des temps, c’est-à-dire la fin, ou plutôt l’éternité de Rome, Cicéron s’intègre lui-même dans le mythe, l’individu se dissout dans la conscience collective de la cité ; voilà le rêve ultime de l’homo nouus : l’intégration, à travers ces trois étapes. Ses contemporains le soutiennent, la postérité le juge et lui exprime sa reconnaissance, et Rome, qui l’intègre, est, tout simplement, pour toujours.

Le parallélisme de la dernière expression cicéronienne citée — et ad salutem urbis et ad memoriam consulatus mei — souligne le lien indéfectible de Rome et de Cicéron, dans le balancement et ad …et ad… Il ne s’agit pas seulement pour lui d’affirmer l’exemplarité de son action, susceptible de fournir un modèle aux futurs défenseurs de la République, mais plutôt la valeur de la memoria comme principe vital de Rome : elle assure sa survie car elle affirme sa continuité ; tant que Rome se souvient de son histoire et de ses héros, elle se perpétue par la conscience qu’elle a d’elle-même, de son existence, de la même façon que, tant qu’ils se souviennent de l’action de Cicéron, les Romains sont capables de la répéter. Elle est « la création continuée des générations successives » selon l’expression de P. Grimal 1165 .

Une lettre écrite après le 25 juillet 59, va dans le même sens. Cicéron y regrette l’absence d’Atticus, alors qu’il se trouve confronté aux attaques incessantes de Clodius. Il tente donc de souder autour de lui une nouvelle alliance, par son activité d’avocat, qui lui attire la sympathie de ses clients, mais plus largement une forte popularité. Cet entourage nombreux et enthousiaste réveille le souvenir de son consulat :

‘quod egregie non modo iis qui utuntur opera, sed etiam in uulgus gratum esse sentimus. Domus celebratur, occurritur, renouatur memoria consulatus, studia significantur 1166

Certes, Cicéron peut se réjouir avec fierté de retrouver la ferveur populaire manifestée à son endroit lors du consulat de 63 par ses concitoyens, heureux de voir la République sauvée des agissements de Catilina. Mais il se félicite surtout de constater la reconstitution d’une concordia autour de sa personne, consolidée par le souvenir de celle qui l’avait entouré en 63. Cette memoria renouata ne satisfait pas seulement un orgueil légitime ; elle apparaît comme le ferment d’une unité retrouvée du peuple romain — ou du moins des uiri boni — derrière la bannière cicéronienne 1167 . Elle définit, d’une certaine manière, l’établissement d’une nouvelle alliance entre les Romains, dont Cicéron est le pivot. Cicéron retrouve l’espoir, non seulement pour lui, mais aussi pour Rome ; la récurrence 1168 de l’expression memoria renouata souligne l’importance de ce réveil de la mémoire, du renouvellement de pactes passés entre les citoyens, renouvellement rendu possible par le souvenir qu’en a gardé la postérité.

Le souci de la postérité apparaît donc comme essentiel pour préserver la République, par l’établissement d’un véritable pacte politique dûment consenti par tous et refondé de façon cyclique.

Notes
1155.

CIC., Catil. IV, 23 : « … je ne réclame de vous qu’une grâce, c’est que vous gardiez le souvenir de cette journée et de tout mon consulat : tant qu’il restera gravé dans vos âmes, je me croirai protégé par le rempart le plus sûr. »

1156.

Ibid. IV, 23 : « … je vous confie un enfant, mon fils. Certes il disposera d’appuis assez solides, je ne dis point pour vivre, mais pour accéder aux honneurs, si vous vous souvenez qu’un homme, pour tout sauver, a ramassé tous les périls sur sa tête, et qu’il en est le fils ! »

1157.

Ibid. IV, 22 : « Mais votre appui et celui de tous les honnêtes gens, mais le souvenir de si grands dangers, qui vivra à jamais non seulement parmi ce peuple que j’ai sauvé, mais encore dans la bouche et dans la mémoire de tous les peuples du monde, pourront aisément, j’en ai confiance, nous protéger, moi et les miens, contre ces périls. »

1158.

Sur la nécessaire union réclamée par Cicéron contre Catilina, cf. E. D. Eagle, « Catiline and the concordia ordinum », Phœnix 3, 1949, 15-30.

1159.

CIC., Catil. III, 26 : « Pour de si grands services, je ne réclame de vous, citoyens, aucune des récompenses dues à la vertu, aucune marque d’honneur, aucun monument de gloire, mais, simplement, que vous conserviez toujours la mémoire de cette journée. »

1160.

Ibid. III, 26 : « C’est votre mémoire, citoyens, qui donnera vie à mes actes ; ce sont vos paroles qui les feront croître, c’est de l’histoire qu’ils tiendront toute leur valeur et toute leur force. » (trad. H. Bornecque et E. Bailly modifiée, Paris, CUF, 1926).

1161.

Ibid. III, 26 : « Je suis convaincu qu’une même durée — et je la veux croire éternelle —, a été fixée par le destin pour l’existence même de Rome et pour le souvenir de mon consulat. » La suite du texte établit un parallèle entre l’action de sauvegarde politique de Rome à l’intérieur par Cicéron, et les victoires militaires de Pompée qui assurent sa stabilité à l’extérieur. Sur les relations entre Cicéron et Pompée, cf. C. Nicolet, « Consul togatus, Remarques sur le vocabulaire politique de Cicéron et de Tite-Live », REL 38, 1960, 236-263 : Cicéron se met sur un pied d’égalité (p. 246-247), puis la brouille survient (p. 247) : « Ainsi, entre décembre 63 et janvier 60, nous constatons une période de brouille, presque de guerre, puisque le tribun de 62, Q. Metellus Nepos, homme lige de Pompée qu’il rejoindra en Orient, est, depuis le mois de janvier, le véritable leader de l’opposition à Cicéron et à ses successeurs (menée précisément au nom de Pompée). Pendant cette période, « la proposition de Cicéron n’est pas seulement un pacte proposé à un rival reconnu ; elle prend dans l’esprit philosophique de Cicéron la forme d’une sorte de construction politique. C’est une esquisse de partage du pouvoir (et, en 63, du pouvoir consulaire) entre un chef à vocation militaire et un autre à vocation civile. » (p. 248)

1162.

Cf. M. Ruch, « Pro Murena, Pro Archia, De oratore I », Etudes cicéroniennes, Paris, Centre de documentation universitaire, 1970, 13-42, p. 15, sur le « complexe de l’homo nouus », cité plus haut p. 300 n. 982.

1163.

Une abondante bibliographie dénonce la vantardise de Cicéron se louant de son succès de 63 et de son retour de 57 : cf. J. Carcopino, Les Secrets…, p. 400-404 ; C. Rouffart-Théâtre, « Cicéron, regards sur soi-même », LEC 60, 3, 1992, 197-216, Cf. P.-M. Martin, « Cicéron Princeps », Latomus 39, 4, 1980, 850-878. . On trouvera un bilan approfondi de cette polémique dans l’Annexe n° 13, p. 495.

1164.

Contre les détracteurs de Cicéron, de nombreux ouvrages expliquent cette apparente vanité : H.-I. Marrou, « Défense de Cicéron », RH 177, 1936, 51-73 ; A. Piganiol, « Un ennemi de Cicéron (à propos d’un livre récent) », RH 201, 2, 1949, 224-234 ; J. André, « Les relations politiques et personnelles de Cicéron et Asinius Pollion », REL 24, 1947, 151-169, p. 152-153 ; G. Boissier, Cicéron et ses amis…, p. 26-28 ; J. Béranger, « Dans la tempête : Cicéron entre Pompée et César, 50-44 av. J.-C. », Cahiers de la Renaissance vaudoise, 29 décembre 1947, 41-54, repris dans Principatus…, 107-115 ; P. Grenade, « Autour du De re publica », REL 29, 1952, 162-183, p. 182 ; R. Marache, « Cicéron en face de César au début de la guerre civile », Congrès de Lyon, 8-13 septembre 1958, Paris, Belles lettres, 1960, 291-295 ; A. Haury, « Les secrets d’un triomphe manqué », Atti del I congresso internazionale di studi Ciceroniani. Roma. Aprile 1959, Roma, Centro di studi Ciceroniani, 1961, 129-136, p. 133-135 ; P. Grimal, « A la recherche du “vrai“ Cicéron », VL 127, septembre 1992, 5-10. On trouvera un bilan approfondi de cette polémique dans l’Annexe n° 13, p. 495.

1165.

P. Grimal, « La philosophie romaine de l’histoire face à l’angoisse de notre temps », Revue belge de philologie et d’histoire 59, 1981-1, 5-16, repris dans Rome : la littérature et l'histoire t. 2, recueil de textes extraits de diverses revues, 1939-1984, Rome, École française de Rome, 1986 (Collection de l'Ecole française de Rome 93), 1261-1273, p. 1271. P. Grimal analyse ce mouvement perpétuel qui projette en permanence la cité vers son avenir (p. 1265-1266) : « … la cité romaine n’est pas le résultat d’une réflexion conduite par un seul homme, mais celui de l’expérience, une expérience collective, fondée sur les faits et la réalité de l’histoire. Rome est fille de son histoire, elle est une création continuée, qui dépasse infiniment chaque citoyen, aussi éminent soit-il, celui-ci ne pouvant faire autre chose que d’apporter sa contribution, limitée, en son importance et sa durée, à l’œuvre en marche. Cette conception “diachronique” de la cité a probablement été dictée à Polybe (ou du moins suggérée) par ses amis romains. C’était une idée profondément romaine, et fort peu grecque, que cette primauté accordée à l’expérience accumulée, cette prédominance du vécu sur le pensé et sur la raison… Tous savent bien que Rome est le résultat d’une longue évolution, que nul esprit n’a pu dominer, n’aurait été capable de le faire, et la grandeur de Rome lui vient, en bonne partie , de sa fidélité à elle-même. » P. Grimal, « Contingence historique et rationalité de la loi dans la pensée cicéronienne », Atti del III Colloquium Tullianum, Roma, 3-5 ottobre 1976 = Ciceroniana N. S. III, Rome, 1978, 175-182., repris dans Rome, la littérature et l’histoire t. 1, recueil de textes extraits de diverses revues, 1939-1984, Rome, École française de Rome, 1986 (Collection de l'Ecole française de Rome 93), 47-54, p. 48, trouve cette conception formulée par Cicéron lui-même (rep. II, 2) : « notre Etat n’est pas le fruit de l’intelligence d’un seul homme, ni même de plusieurs, il n’est pas le produit d’une seule vie, mais il est le fruit de bien des générations et de bien des siècles. »

1166.

CIC., Att. II, 22, 3 ; lettre 49 : « je sens que cela ne m’attache pas seulement ceux que j’assiste, mais sert aussi ma popularité. Ma maison ne désemplit pas, on se presse sur mon chemin, le souvenir de mon consulat est renouvelé, les sympathies se déclarent » (trad. L.-A. Constans modifiée, Paris, CUF, 1934).

1167.

Elle se trouvait déjà mise en œuvre avant même l’élection de Marcus, dans les conseils prodigués par Quintus au début de l’année 64 dans son Commentariolum petitionis consulatus. Pour l’emporter, il invite son frère à gagner l’amitié de la ville entière, mais aussi de toute l’Italie, pour multiplier ses appuis dans les municipes (Commentariolum petitionis consulatus VIII, 30 ; lettre 12) :

Postea totam Italiam fac ut in animo ac memoria tributim discriptam comprensamque habeas, ne quod municipium, coloniam, praefecturam, locum denique Italiae ne quem esse patiare in quo non habeas firmamenti quod satis esse possit…

Après cela, c’est toute l’Italie que tu dois avoir, tribu par tribu, présente à la pensée et à la mémoire; ne souffre pas qu’il y ait un municipe, une colonie, une préfecture, enfin un endroit quelconque de l’Italie où tu ne possèdes un appui suffisant

Selon un principe de réciprocité, Marcus doit provoquer l’unité autour de son nom et de son consulat, dans le souvenir de la postérité, en faisant preuve lui-même de mémoire auprès de chaque électeur potentiel : il ne doit oublier personne pour mériter en retour la memoria de ses concitoyens, facteur de concordia à l’avenir, en labourant les terres électorales.

1168.

Pour les autres occurrences de l’expression, cf. Att. II, 22 (renouatur memoria consulatus) ; inu. I, 100 (ut memoria, non oratio renouata uideatur) ; Brut. 331 (duorum generum amplissumorum renouare memoriam atque augere possis) ; fin. I, 57 ; Quinct. 70 (eam rem commemorando renouare cuius omnino rei memoriam omnem tolli funditus ac deleri arbitror oportere) ; Mur. 16 (Scaurus memoriam prope intermortuam generis sua uirtute renouare) ; P. red. in sen. 37 (desiderium mei nominis renouari et rerum gestarum memoriam usurari coegit) ; P. red. ad Quir. 4 (desiderium mei memoriamque renouaret) ; Sull. 83 (totiens renouetur memoria per me inuentae salutis) ; Phil. XIII, 27 (praeclarum uirum memoria renouata est) ; ou les expressions synoymes ou proches, memoria repetita, Top. 5 ; Parad. IV, 28 ; Ad Att. 6, 1 (cum renouatione singulorum annorum) ; Phil. 1, 1  (renouaui uetus exemplum) ; Vat. 28 (gloriam huius uirtute renouatam speramus) ; Sest. 147 (renouare rem publicam) ; rep. 5, 2 (rem publicam sicut picturam… coloribus isdem… renouare neglexit) ; Phil. III, 18 (memoriam refricat) ; Sull. 18 (animum memoria refricare coeperat) ; har. resp. 48 (memoriam ac desiderium mei reuiuiscere). Chacune de ces expressions est analysée à sa place dans ce travail.