2.1.5. La réunion du corpus.

La complexité de la production de cartes topographiques a toujours réservé leur publication à des groupes ou institutions relativement visibles, ce qui m’a permis de dresser assez facilement une liste presque exhaustive des cartes susceptibles d’être intégrées dans mon corpus, à partir d’inventaires, de catalogues ou de publications périodiques spécialisées comme les revues d’alpinisme. Par contre, leur consultation n’a été possible que grâce à la collection considérable conservée à la cartothèque de l’Institut géographique national, dont les directeurs successifs Jean-Claude Dupuis et Gérard Chappart ont eu l’extrême obligeance d’accepter de me laisser photographier les cartes formant mon corpus, ce qui m’a permis de pouvoir les étudier à loisir sur une table lumineuse pour la saisie des informations dans la base de données et les analyses répétées que j’ai faites de certaines feuilles. Seules les cartes les plus rares ou publiées dans des circuits moins traditionnels ont nécessité de recourir à la collection tout aussi considérable du département des cartes et plans de la Bibliothèque nationale de France. Au total, mille neuf cent vingt-trois feuilles sont ainsi réunies dans mon corpus, publiées sur une période de cent cinquante ans allant de 1837 à 1987. Bien que la collection ne soit évidemment pas exhaustive, j’estime avoir une proportion très importante des cartes topographiques couvrant la région étudiée et publiées avant 1980. Je n’ai retenu quelques cartes postérieures à 1980 que quand elles renouvelaient la cartographie d’une région jusque-là basée sur des levés très anciens : elles m’ont cependant permis, à l’extrême fin de mon étude, d’émettre quelques hypothèses sur l’évolution récente de la cartographie des Alpes du nord.