2.3.2. La base de données : nécessité et choix de conception.

Compte tenu du nombre de feuilles incluses dans mon corpus et de la quantité de documents topographiques annexes, une analyse quantitative globale ne pouvait être réalisée, d’un point de vue pratique, qu’avec les possibilités de traitement offertes par les outils informatiques de gestion de base de données. Leur utilisation en histoire s’est développée depuis les années soixante-dix, essentiellement pour faciliter l’étude des sources sérielles dont l’exploitation avait été au cœur du renouveau de l’histoire économique, puis de l’histoire sociale avec les prosopographies. Elle est confrontée à deux spécificités de l’analyse historique, qui complexifient sensiblement la conception des bases de données : la primauté de la variable temporelle et l’absence d’une typologie des variables bien définie et stable dans le temps. Celles-ci empêchent le recours aux méthodes développées dans des disciplines plus formelles comme la sociologie, dans laquelle les analyses sont généralement synchroniques et le codage des variables préalables à l’étude, alors qu’il fait partie de l’étude elle-même en histoire. A ces deux problèmes que doit résoudre toute utilisation historique des bases de données, ma propre étude consacrée à la cartographie en ajoutait deux autres liés à la complexité des documents cartographiques et à l’importance de la variable spatiale.