2.3.2.4. La variable spatiale : la coupure comme unité de surface.

En plus de la question délicate de la gestion de la variable temporelle, je me trouvais confronté dans le cadre d’une telle étude sur la cartographie au problème de la gestion de la variable spatiale, particulièrement difficile à intégrer dans une base de données. Il n’était bien évidemment pas envisageable de recourir à une définition reposant sur une liste de coordonnées géographiques déterminant les sommets du parallélogramme formé par la surface concernée. Cette méthode est l’apanage des Systèmes d’information géographiques (SIG), bases de données particulièrement complexes servant à gérer l’information spatiale. Je n’avais ni le temps, ni la compétence, ni surtout les données nécessaires à une telle précision. Pour autant, la variable spatiale, c’est-à-dire essentiellement les surfaces couvertes par les différentes zones d’une feuille ou les levés topographiques, conservait un intérêt primordial dans de nombreux traitements quantitatifs envisagés : si une grande précision n’était certes pas nécessaire, il fallait cependant trouver une solution efficace pour pouvoir étudier la répartition des techniques employées ou des cartes publiées afin de vérifier les nombreuses hypothèses d’analyse historique basées sur le type de terrain ou la région géographique couverte.

Pour simplifier sa gestion, j’ai donc décidé d’adopter une unité de surface suffisamment petite pour conserver un certain niveau de détail dans les analyses, mais aussi suffisamment facile à employer pour définir les zones couvertes par les feuilles ou les levés. Mon choix s’est porté sur la coupure, surface correspondant à un huitième d’une feuille de la carte de France au 1 : 50 000. Son application était particulièrement facile puisque environ les quatre cinquièmes des feuilles de mon corpus étaient publiées selon le tableau d’assemblage de cette carte, et qu’une majorité des levés topographiques était organisée sur ce tableau. Pour les feuilles ou levés organisés sur un autre système, j’ai simplement reporté leur position géographique sur un schéma du tableau d’assemblage pour déterminer les coupures couvertes. L’utilisation de la coupure comme unité de surface avait également l’avantage de permettre un codage facile, puisqu’elle était défini par deux numéros à deux chiffres pour la colonne et la ligne du tableau d’assemblage, plus un chiffre pour le numéro de coupure, soit un entier à cinq chiffres. La définition de la surface couverte par chaque zone d’une feuille se fait dans une entité faible spéciale (Coupure) puisqu’elle pouvait être rattachée à une entité unique (l’entité faible Zone, elle-même rattachée à une entité unique Feuille). Par contre, la définition de la surface couverte par des opérations topographiques se fait dans l’association Opérations, ce qui a nécessité d’intégrer l’attribut coupure à l’identifiant unique de cette association (en plus de l’attribut annee déjà intégré pour gérer la variable temporelle).