1.1.3. La carte de Cassini, première carte géométrique d’une nation.

1.1.3.1. L’abandon d’une carte nationale dérivée des cartes régionales.

Le projet de réalisation d’une carte de France à partir de levés non centralisés n’aboutit jamais. La cartographie régionale, essentiellement ecclésiastique, était pourtant dynamique aux 17e et 18e siècles. De nombreuses cartes de diocèses étaient publiées, et dès la fin du 17e siècle, les cartographes privés appuyaient souvent leur réalisation sur la description géométrique de la France, comme Guillaume Delisle pour ses cartes dressées le long du tracé de la méridienne éditées au 18e siècle, l’abbé Outhier pour sa Carte topographique du Diocèse de Bayeux (1736), ou Jean Querret pour sa Carte du Comté de Bourgogne (1748, 1 : 120 000), « vuë et vérifiée par Mrs Cassini et Maraldi de l’Académie Royale des Sciences »173. Mais l’appui sur la triangulation générale n’était pas systématique, les échelles de plus en plus grandes utilisées restaient très diverses, tout comme les méthodes employées pour les levés, selon qu’ils étaient effectués par des ingénieurs militaires, des ingénieurs civils ou les évêques eux-mêmes. L’ensemble formé par ces cartes était donc trop hétérogène, dans la forme et dans le contenu, pour une tentative de regroupement.

Notes
173.

QUERRET Jean. Carte du Comté de Bourgogne dédiée à Monseigneur de Machault. Paris : [sn], 1748. 4 feuilles. Echelle 1 : 120 000. Gravée par J. Lattré.