1.2.1. Les plans en perspective : une proto-cartographie topographique.

1.2.1.1. La représentation du relief en perspective cavalière.

Les premiers plans détaillés du 17e siècle représentaient les champs de bataille, les sièges et les lieux des campagnes militaires. Leurs auteurs n’utilisaient pas d’échelles fixes et, d’une façon générale, les plans n’étaient basés sur aucune sorte de mesure. La représentation se faisait le plus souvent à l’effet, de façon esthétique, en utilisant la perspective cavalière, avec des hachures simulant un éclairage mettant en valeur le relief.

Ces cartes particulières, c’est-à-dire manuscrites, se situaient entre le tableau de paysage et la carte géographique, proposant la description d’une région mais aussi parfois la mise en scène d’une action militaire. Ce mode de représentation du relief figuratif et très contrasté, mettant essentiellement en valeurs les vallées, leur encaissement et parfois les cols, fournissaient les informations topographiques essentielles aux armées qui ne s’intéressaient guère qu’aux lieux de passages, pour les emprunter ou en barrer l’accès aux éventuels ennemis. Ces documents étaient donc tenus plus ou moins secrets, et les cartes gravées qui en étaient parfois tirées ne comprenaient pas toujours tous les détails des originaux manuscrits. Pour autant, l’utilisation pratique de ces plans était assez limitée, et ils servaient plus souvent à glorifier l’action d’un roi ou d’un général qu’à véritablement préparer une campagne militaire.