1.3.2.3. Les cotes d’altitude.

Dans la même volonté d’affirmer la représentation géométrique du relief, c’est-à-dire basée sur des mesures instrumentales du terrain, la Commission exprima la nécessité d’inscrire sur toutes les cartes le plus grand nombre possible de cotes d’altitude. A l’exception de certains plans de détails, les cartes topographiques ne comportaient auparavant aucune information altimétrique. La Commission prescrivit également de rattacher ces cotes d’altitude à un niveau de référence unique, celui de la mer. Sur les plans topographiques qui en comportaient, les cotes d’altitude étaient rattachées à un plan de référence local arbitrairement choisi selon des impératifs pratiques. Le plus souvent, les topographes adoptaient un plan de référence horizontal passant par le point le plus élevé du terrain représenté, ce qui permettait d’obtenir des cotes toujours du même signe – en l’occurrence négatif.

Cependant, l’application sur le terrain des directives de la Commission concernant l’altimétrie était limitée par l’emploi d’un nivellement uniquement géodésique : le canevas fondamental était formé par les points de la triangulation et les autres cotes étaient obtenues par calcul à partir de mesures de distances et d’angles verticaux. En raison notamment de la réfraction atmosphérique qui dévie considérablement les visées longues, ce procédé introduisait des variations atteignant plusieurs mètres sur les points de canevas, parfois plusieurs dizaines de mètre sur les autres points cotés, notamment en haute montagne. Même si les utilisateurs ne se souciaient encore que peu des altitudes, cette imprécision était déjà jugée considérable à l’époque par les savants et les géodésiens.