1.4. Des techniques géodésiques matures.

Au début du 19e siècle, alors qu’un mode de représentation géométrique du relief venait à peine d’être formalisé et que les méthodes de levés topographiques reposaient encore essentiellement sur une interprétation figurative du terrain, la plupart des scientifiques et des cartographes s’accordaient pour affirmer que les méthodes et techniques géodésiques avaient atteint une véritable maturité et que leur « perfection » assurait la permanence des opérations de triangulation. Ce constat était certes trop définitif pour être accepté sans critique dans la perspective d’une approche historique, notamment parce qu’il reprenait à l’identique des arguments déjà avancés à l’époque de la description géométrique de la France exécutée par les Cassini, mais il témoignait de la volonté de fonder les travaux cartographiques sur des bases géodésiques. Les premières applications de la science géodésique à la cartographie remontaient aux travaux de Picard et des Cassini, même si certains cartographes – militaires bien sûr – jugeaient que la géodésie ne s’était formalisée qu’à la fin du 18e siècle sous l’influence des travaux des ingénieurs géographes. Les méthodes et les instruments avaient effectivement connu des évolutions importantes dans la deuxième moitié de ce siècle, en particulier avec l’amélioration des procédés de fabrication encore artisanaux et la mise au point de nouveaux instruments, mais ces évolutions avaient été provoquées essentiellement par les nouveaux besoins de la géodésie, ce qui me fait rejeter toute explication basée sur un déterminisme technique.