Toutes ces propositions plus ou moins explicites en faveur de la réalisation d’une nouvelle carte de France condamnaient non seulement l’inactualité de la carte de Cassini, mais surtout la nature même des informations qu’elle contenait. Les militaires lui reprochaient ainsi son absence d’information topographique. Les scientifiques, en formulant la possibilité de réaliser une triangulation plus précise sur la base de nouvelles techniques, remettaient directement en cause les fondations sur lesquelles la carte avait été construite. Les administrations elles-mêmes, pour lesquelles le contenu planimétrique de la carte était le mieux adapté, n’évoquaient jamais la mise à jour de la carte pour y inclure les données issues des levés cadastraux à venir : tant qu’à effectuer ces levés, pourquoi ne pas envisager d’en tirer une carte entièrement nouvelle ?
D’une façon générale, la mise à jour de la carte de Cassini n’était que rarement envisagée, si ce n’était dans l’idée d’une refonte – ce qui est radicalement différent d’une révision 239 – rapidement jugée impossible. La transformation profonde de la carte commencée en 1812 pour l’adapter au nouveau système métrique et assurer la révision partielle du réseau des voies de communication avait révélé le degré d’usure des planches originales, occasionné par le nombre même limité de tirages effectués. Les planches ne pourraient bientôt plus être révisées et divers rapports soulignaient le coût élevé d’une refonte complète qui ne pourrait de toute façon pas changer les choix de base adoptés pour la carte.
L’acception des termes liés à l’actualité d’une carte a bien évidemment évoluée, mais d’une façon générale, une mise à jour désigne des changements mineurs sans modification du fonds topographique, une révision des changements importants comportant des modifications du fonds topographique, et une réfection ou refonte la reprise complète de la rédaction de la carte, généralement à partir de nouveaux levés.