2.3.1.2. Les tentatives d’intégration dans l’administration centrale militaire.

Jusqu’au milieu du 19e siècle, le ministère de la Guerre tenta à plusieurs reprises d’intégrer directement le Dépôt de la guerre à l’administration centrale militaire. Ainsi, le Dépôt fut rattaché une première fois au ministère en 1817, sous la forme du 5ème bureau de la 3ème direction, avant d’être rétabli sous son ancien nom en 1822 – en même temps qu’était créé en son sein un bureau de la carte de France, transformé en section par l’ordonnance du 11 décembre 1830282. Une seconde fois « rattaché au Ministère de la Guerre le 7 novembre 1830, [le Dépôt] reprit en 1832, par décision ministérielle du 22 novembre, le titre de Direction générale, et le 1er janvier 1835, en vertu d’un arrêté du 23 novembre 1834, cette Direction générale cessa de nouveau de faire partie des bureaux de la guerre, jusqu’en 1844 »283.

A ce moment-là, l’autonomie du Dépôt de la guerre fut confirmée par une mesure administrative. En vertu de la loi du 24 juillet 1843, l’organisation centrale des ministères ne pouvait plus être modifiée que par ordonnance royale. Ce fut donc par l’ordonnance du 17 janvier 1844 que fut instaurée une nouvelle organisation du ministère de la guerre, notamment au niveau de la hiérarchie des employés. Le Dépôt de la guerre étant séparé de l’administration centrale depuis 1835, il ne fut concerné par cette réorganisation que parce qu’une ordonnance du 4 novembre 1844 lui rendait applicable celle de janvier. Cette ordonnance de novembre confirmait son autonomie, en lui donnant une organisation spéciale et distincte, avec un secrétariat et cinq sections, dont une section de la nouvelle carte de France.

Cette valse institutionnelle n’était pas liée à des caprices ministériels, mais elle s’inscrivait à mon avis dans une opposition profonde entre la volonté de contrôler plus directement et plus rationnellement l’activité du Dépôt de la guerre et la nécessité de prendre en compte certaines particularités du travail cartographique, notamment sa conception sur le long terme et son irrégularité qui rendait la gestion du personnel particulièrement complexe. Ce problème du personnel semblait particulièrement gêner le ministère, qui aurait souhaité l’intégrer dans le cadre général de gestion des carrières dans l’armée. Il profita donc de l’ordonnance de novembre 1844 pour modifier profondément l’admission et l’avancement du personnel du Dépôt de la guerre.

Notes
282.

Elle créait également une section de statistique, en plus des sections historique, topographique et administrative existantes.

283.

BERTHAUT Colonel. La Carte de France. T.1. Op. cit., p. 271.