3.1. Une base géodésique solide : la nouvelle description géométrique de la France.

Durant toute la période d’élaboration du projet de la nouvelle carte de France, et même après l’ordonnance royale de 1824 qui plaçait celle-ci sous la seule autorité du Dépôt de la guerre, la partie géodésique du projet resta sous l’influence prépondérante des savants, à travers la Commission royale dominée par son président Laplace. Sa réalisation devait apporter de nouveaux éléments pour la détermination des formes et dimensions de la Terre, mais elle devait également servir de base géométrique à la nouvelle carte. Pourtant, les travaux géodésiques conservèrent une certaine indépendance vis-à-vis des travaux topographiques, en particulier pour la triangulation de 1er ordre. La stabilité de méthodes bien définies et les travaux menés dans certaines régions sous l’Empire permirent la réalisation relativement rapide de cette nouvelle description géométrique de la France. Mais entre l’orientation scientifique très marquée des premiers travaux et la réaction des autorités cartographiques à l’achèvement de la triangulation, une modification sensible de l’approche soulignait le début d’une instrumentalisation de la géodésie à des fins purement topographiques.