3.2.2.2. L’impact des changements d’échelle de levé.

L’ordonnance royale de 1824 imposait définitivement l’échelle du 1 : 40 000 pour les levés topographiques de la nouvelle carte de France. Même si elle fut contestée par la Commission royale et que certains levés continuèrent à être effectués au 1 : 20 000 jusqu’en 1840330, la plupart des minutes furent levées au 1 : 40 000 à partir de 1824. Une instruction, rédigée en 1823 en prévision des changements qu’apporterait l’ordonnance, présentait les modifications de la méthode liés au changement d’échelle.

La modification principale concernait la suppression définitive du tracé des courbes approximatives qui étaient censées appuyer le tracé des hachures. En effet, si l’instruction de 1823 stipulait clairement que la direction des hachures devait être déterminée « en imaginant ou en traçant avec l’instrument des fragments de courbes horizontales, auxquelles les lignes de pente [étaient] normales », l’échelle de levé semblait empêcher le tracé des courbes. L’instruction précisait d’ailleurs plus loin qu’il fallait « donner à ces directions des lignes de pente une certaine précision, puisqu’elles [devaient] tenir lieu de la description géométrique donnée par les courbes horizontales dont on [était] privé à l’échelle du 40 000e. »331

Notes
330.

Essentiellement dans l’est et le nord de la France. Les 1887 minutes et fragments de minutes levés pour la carte se répartissaient ainsi : 192 minutes au 1 :10 000 levées avant 1823, 128 minutes et 494 fragments au 1 : 20 000, plus 90 environs de ville à la même échelle, et 983 minutes au 1 : 40 000. BERTHAUT Colonel. La Carte de France. T.2. Op. cit., p. 49.

331.

« Du figuré du terrain », dans l’instruction de 1823, publiée dans BERTHAUT Colonel. La Carte de France. T.1. Op. cit., p. 300-301.