3.2.2.3. Une application difficile.

Plus généralement, l’instruction de 1823 détaillait davantage que celle de 1818 les principes qui dirigeaient la représentation du terrain. En particulier, elle prescrivait que « l’intelligence de l’ingénieur » devait déterminer le choix des détails à omettre ou conserver332. Mais ce type de directives n’était pas particulièrement facile à suivre, surtout pour les officiers d’état-major qui commençaient à être ponctuellement employés pour les levés et qui ne disposaient pas d’une formation aussi complète que les ingénieurs géographes.

Dès les premiers travaux, effectués à partir de 1818 dans les environs de la capitale pour profiter des opérations géodésiques effectuées pour la carte des environs de Paris, les différentes commissions s’aperçurent que « les prescriptions des instructions n’étaient pas suffisamment observées »333. D’après le rapport du commandant Lapie, certains officiers se contentaient de figurer le terrain au moyen de courbes faites à vue, et la plupart se contentait de prendre quelques angles de pente pour les tracer. Les premières minutes présentaient effectivement une grande hétérogénéité, mais il était difficile de déterminer si la faute en revenait aux officiers trop peu soigneux ou aux instructions trop vagues. Les trois décennies qui suivirent furent donc marquées par les difficiles efforts de la direction du Dépôt de la guerre pour formaliser la méthode de levé topographique.

Notes
332.

Ibid.

333.

BERTHAUT Colonel. La Carte de France. T.1. Op. cit., p. 303.