3.2.3.5. Les effets d’une formalisation tardive.

Au regard des méthodes géodésiques particulièrement stables employées pour la nouvelle description géométrique de la France, la formalisation tardive de la méthode de levé topographique souligne la nouveauté d’une représentation au moins partiellement géométrique du relief. Les commissions de 1802 et 1817 avaient uniquement formulé des principes de représentation cartographique qui durent être éprouvés et précisés par de nombreux travaux sur le terrain. Même la Commission de 1828 n’avait pas véritablement envisagé les méthodes nécessaires à la mise en œuvre des principes qu’elle édictait. Tout était à faire : déterminer les techniques de levé, concevoir les instruments, préciser l’application des méthodes de représentation graphique. Les rares exemples de levés topographiques basés sur les principes de la Commission de 1802 et antérieurs aux travaux de la carte de France avaient été exécutés avec des moyens trop hétérogènes, à des échelles trop petites et sur des zones trop réduites, pour que les méthodes utilisées soient adoptées sans modification pour la carte de France.

La principale conséquence de cette longue formalisation des méthodes de levé topographique fut une grande hétérogénéité des minutes de la carte de France. Si les opérations de gravure permirent une certaine homogénéisation de la représentation du terrain sur les feuilles publiées, les minutes elles-mêmes, qui devinrent les documents techniques de référence, révélaient des variations importantes en fonction des opérateurs ou des dates de levé. Cette hétérogénéité complexifia sensiblement les opérations de rédaction.