3.3.1. Le problème symptomatique de l’éclairage.

3.3.1.1. L’indécision de la Commission de 1802.

Concentrée sur les préoccupations scientifiques, la Commission royale formée en 1817 n’aborda la plupart des questions topographiques qu’en se référant rapidement aux directives de la Commission de topographie de 1802 – qui était pourtant restée relativement imprécise sur de nombreux points. A part la confirmation de la définition du nivellement par rapport au niveau de la mer, elle ne traita en détail que de la direction de l’éclairage définissant les effets d’ombrage sur la carte.

Les discussions sur cette question de l’éclairage furent d’autant plus vives que la Commission de 1802 ne s’était pas prononcée clairement sur ce point, adoptant une position indécise quant à l’emploi préférentiel d’un éclairage oblique, vertical ou mixte. Elle n’avait fait qu’interdire les ombres portées. Pour le problème de la direction, elle s’était contentée de conseiller un rehaut des hachures par un éclairage de préférence oblique, même si elle avait détaillé ses conditions d’application :

‘« Le mode de représentation du terrain en hachures, avec ou sans teintes auxiliaires, étant admis, la Commission se préoccupe des moyens d’augmenter l’effet du relief ; elle estime qu’on doit autant que possible se rapprocher de la nature et de l’aspect offert par l’éclairement d’un plan relief. Elle est ainsi conduite à donner la préférence à la lumière oblique, constante, et fixe de position. Le rayon de cette lumière doit être dirigé de telle façon qu’il n’en résulte jamais d’opposition trop heurtée, de teintes trop foncées qui oblitèrent le trait de projection. Il doit venir du coin supérieur gauche de la carte, en faisant avec le plan de celle-ci un angle de 50 à 65 grades selon les cas.’ ‘Quelle que soit l’inclinaison des rayons lumineux, les ombres portées sont absolument proscrites ; elles ne peuvent que noircir le dessin, cacher le trait, et nuire à l’effet général. Elles supposeraient d’ailleurs un éclairement plus vif, et conduiraient à foncer beaucoup, sans utilité, les flancs dans l’ombre. »348

Notes
348.

Mémorial du Dépôt Général de la Guerre.T.II. 1803-1805 et 1810. Paris : Ch. Picquet, 1831. Comptes-rendus des travaux et décisions de la Commission.