3.3.2.2. Formalisation de la représentation par hachures normalisées.

Entre 1827 et 1828, les travaux de la Commission portèrent sur la formalisation de la représentation du relief par hachures normalisés. La question déjà ancienne de l’éclairage n’était toujours pas réglée. L’extension du cadre de référence à tous les travaux topographiques – et non plus seulement la carte de France – posait également de nouveaux problèmes. De vives discussions partagèrent les membres de la Commission sur le choix d’une équidistance fixe pour chaque échelle (soutenu par Bonne) ou d’une équidistance variable selon les terrains à représenter (Desprez), ou encore sur l’emploi d’un diapason pour régler l’épaisseur des hachures, comme l’avait plusieurs fois proposé Bonne.

Un premier accord fut trouvé en 1827, mais le ministre de la Guerre n’étant pas satisfait du texte ni des exemples qu’on lui avait fournis, la Commission se réunit une dernière fois en 1828 pour adopter un texte définitif354. Il ne s’agissait pas d’une nouvelle instruction, mais bien d’un texte fondamental qui avait pour but de formaliser les principes édictés par la Commission de topographie de 1802 en matière de représentation du relief.

Pour les minutes, à toutes les échelles, le texte stipulait que :

Pour les dessins mis au net et les cartes gravées, aux échelles supérieures ou égales à 1 : 10 000 qui m’intéressent, le texte prescrivait que :

Approuvées par le ministre de la Guerre, les décisions de la Commission devenaient des règles imposées à tous les services s’occupant de cartographie ou de topographie. Elles marquaient le retour à une application « orthodoxe » des principes de la Commission de 1802, dont elle confirmait les changements fondamentaux : la représentation cartographique exclusivement en projection horizontale, tant pour le relief que pour les signes conventionnels, et la représentation géométrique du relief par des hachures, puisque les courbes de niveau n’étaient pas jugées satisfaisantes dans l’expression plastique et qu’elles se révélaient trop longues à lever de façon géométrique sur le terrain. Surtout, la Commission de 1828 formalisait la représentation du relief en modérant de nombreux aspects figuratifs. En particulier, la prédominance des courbes de niveau dans le tracé des hachures et la représentation des accidents topographiques par des signes conventionnels permettaient l’adoption d’une méthode de levé et de dessin où la part d’interprétation du topographe était singulièrement limitée.

Notes
354.

Mémorial du Dépôt Général de la Guerre. T.V. Années 1827 et 1828. Paris : Ch. Picquet, 1829. Suite du résumé des discussions et délibérations de la Commission qui a été chargée, par S. Ex. le Ministre de la Guerre, d’établir de l’uniformité dans le mode de figurer le relief du terrain, p. 458-485.