3.3.3. Rédaction et production cartographiques, des procédés dominés par l’approche artistique.

Dans la méthode employée pour la carte de France, les levés topographiques étaient effectués sur des mappes, réduction à l’échelle du levé des plans du cadastre ou d’autres administrations. A la fin des opérations, les officiers fournissaient des minutes mises au net, qui comportaient tous les renseignements : écritures, planimétrie, courbes de niveau, hachures, cultures représentées par des teintes conventionnelles. Des instructions successives modifièrent la forme de la mise au net, sans revenir toutefois sur son contenu. J’ai déjà dit qu’à partir de 1843, les officiers étaient obligés de fournir un calque séparé des courbes de niveau. A partir de 1859, le développement de la reproduction photographique des minutes obligea à ne plus intégrer de teintes sur la mise au net : un ordre prescrivit donc de fournir un second calque représentant les divisions de culture avec les teintes conventionnelles. Il me paraît évident que toutes ces modifications participaient à une optimisation des levés topographiques pour faciliter les étapes du dessin et de la gravure, afin de fournir les documents les plus homogènes et lisibles possibles aux spécialistes des ateliers du Dépôt. Le processus de rédaction cartographique m’intéresse d’ailleurs spécialement pour la façon dont il conditionnait et modifiait la représentation du relief. En particulier, les étapes du dessin et de la gravure influèrent sur les règles de représentation des hachures et notamment l’emploi du diapason de teintes. Elles révélaient aussi la place encore prépondérante de l’approche figurative dans la représentation cartographique.