La grande majorité des feuilles de montagne fut dessinée et gravée après 1850, les levés dans les Pyrénées et les Alpes ayant été parmi les derniers effectués. La rédaction cartographique de ces feuilles profita donc logiquement de l’expérience acquise et d’un processus bien établi par une trentaine d’années de pratique. Le dessin et la gravure des feuilles de mon corpus furent essentiellement assurés entre 1858 et 1877 (graphique 6). Seules quelques feuilles stratégiques comme Grenoble ou limitrophes avec d’autres régions comme Ferney 417 furent rédigées partiellement avant 1845. Leur première édition restait provisoire : les zones qui n’avaient pas encore été levées étaient représentées de la même manière que les territoires étrangers, avec seulement le tracé planimétrique tiré d’autres documents (carte de Cassini, cadastres, etc.).
Le graphique montre clairement la durée de réalisation d’une carte, les levés, dessins et gravures se succédant sur une période d’environ douze à quinze ans. La durée moyenne de réalisation d’une feuille de montagne était supérieure à celle de l’ensemble de la carte, mais la différence n’était pas si importante compte tenu des difficultés qu’elles posaient à toutes les étapes du processus cartographique. En fait, le maintien d’un rendement assez élevé ne fut permis que par l’adaptation du processus de dessin et de gravure, afin d’éviter une augmentation trop importante du coût ou des détails de réalisation.
Ancien nom de la feuille Thonon.