1.1.2.1. Iconographie et littérature.

L’anglais Windham dédiait le récit de sa première visite dans la vallée de Chamonix au peintre genevois Arlaut avec la remarque suivante : « une personne qui saurait dessiner aurait de quoi s’exercer soit dans la route, soit au lieu même »442. Sous la plume des savants et hommes de lettres, les panoramas étaient souvent qualifiés de « spectacle », que les artistes mettaient en scène en composant leurs œuvres. Ils se représentaient ainsi souvent en train de peindre, pour accentuer l’opposition entre la taille humaine et l’immensité des monts, mais aussi par conscience du rôle qu’ils jouaient dans la popularisation de la montagne. Le lien entre l’écrit et l’iconographie était au-delà de la simple illustration. Certaines œuvres picturales, comme celles de Louis Bélanger, étaient accompagnées des extraits de texte dont elles s’inspiraient. Des ouvrages conçus à l’origine comme des recueils de gravure devenaient des récits, notamment chez Marc-Théodore Bourrit. De nombreuses expéditions de savants ou d’excursionnistes comptaient un artiste dans leur rang : en 1762, le duc de La Rochefoucauld d’Enville était accompagné de François Jalabert, qui suivit aussi Saussure en 1767 ; en 1770, le duc de Palmerston avait engagé l’Anglais Pars.

Notes
442.

Citée dans Mont-Blanc, conquête de l’imaginaire. Op. cit., p. 22.