L’étude du relief directement sur le terrain débuta vraiment avec les études géologiques plus locales qui se développèrent dans la deuxième moitié du 18e siècle. Jean-Etienne Guettard (1715-1786), auteur en 1746 de la première carte géologique, mit en évidence les volcans éteints d’Auvergne. Surtout, l’abbé Jean-Louis Giraud-Soulavie étudia le Vivarais en 1752-1756 dans l’esprit de la doctrine actualiste qui s’épanouissait à l’époque en France et en Italie445 : il réalisa la première coupe géologique dans son Histoire naturelle de la France méridionale (1781). Le Vénitien Giovanni Arduino (1714-1795) décomposa en 1760 le Vicentin en quatre ordres : les montagnes primaires et secondaires, les collines tertiaires et les alluvions des plaines. Tous ces savants pratiquaient une science géologique moins théorique, basée sur l’étude détaillée du terrain, au sein de laquelle se développa l’analyse de la forme et de l’évolution du relief terrestre, qui posa au cours du 19e siècle les fondations d’une discipline autonome : la géomorphologie.
La doctrine actualiste postulait que les lois régissant les phénomènes géologiques actuels étaient également valables dans le passé.