2.1.1. Cartes dérivées et levés originaux : naissance d’une cartographie topographique indépendante.

La définition de la cartographie topographique que j’ai adoptée en introduction mettait l’accent sur la mesure instrumentale du terrain, c’est-à-dire sur le levé direct de ce terrain. Si j’ai pourtant intégré dans mon corpus des cartes indépendantes qui n’étaient pas topographiques dans ce sens-là, c’est surtout parce qu’elles représentaient au 19e siècle les seuls exemples d’une cartographie indépendante dans la région alpine et qu’elles entraient nécessairement dans l’étude d’un éventuel développement d’une véritable cartographie topographique indépendante. Dans les treize cartes de mon corpus publiées par des éditeurs non officiels avant 1907, cinq furent dressées à partir d’observations directes du terrain555, et deux seulement à partir de véritables levés instrumentaux originaux556. Pour autant, il n’est pas évident que seules ces deux cartes puissent être qualifiées de topographiques : plusieurs autres réalisations se basaient en effet sur des données topographiques issues d’autres cartes, en les complétant parfois par d’autres observations. J’ai décidé que ces cartes dérivées pouvaient être considérées comme topographiques à partir du moment où elles intégraient de nouvelles données au fond qu’elles utilisaient557, ce qui fut souvent le cas des cartes indépendantes.

Notes
555.

Dont les deux éditions différentes de la carte de Forbes.

556.

La deuxième édition de la carte de Forbes ne comprend pas de données issues de nouvelles mesures instrumentales, mais seulement des révisions faites à la suite d’observations sur le terrain.

557.

Voir supra, « Historiographie… », 2.1.4.