2.3.1. Henri et Joseph Vallot, les Schrader des Alpes.

2.3.1.1. Une découverte similaire de la montagne.

La similarité entre les développements de l’activité topographique des ascensionnistes dans les Pyrénées et dans les Alpes est assez frappante. Dans les deux régions s’applique le même modèle d’une personnalité forte et compétente entraînant à sa suite un petit groupe de disciples. La même passion de la montagne animaient Franz Schrader dans les Pyrénées et les cousins Henri et Joseph Vallot dans les Alpes. Elle fut souvent décrite dans le même registre romantico-religieux de la révélation que chez les premiers touristes et écrivains venus admirer les montagnes de loin. Leur vocation pour l’étude de la montagne se manifesta aussi de la même façon, la découverte / révélation étant suivie de l’affirmation d’une volonté de consacrer sa vie à l’étude des hautes régions françaises. Enfin, ils partageaient également un même investissement dans le Club alpin français, dont Joseph Vallot fut président entre 1907 et 1908, peu après Franz Schrader.

Pour les cousins Vallot, l’instigateur de la découverte des Alpes fut Joseph, qui s’était rendu à Chamonix en 1875 pour une étude comparative des flores pyrénéenne et alpestre. Dans sa notice biographique, Henri Brégeault décrivait cette visite comme « le coup de foudre qui orienta toute son existence vers un but unique mais combien élevé, dans tous les sens du terme : le Mont Blanc »600. En 1887, Joseph entraîna son cousin à Chamonix où sa découverte des Alpes fut relatée par Brégeault, dans des termes presque similaires, comme un « coup de foudre qui décida en partie de l’orientation de ses facultés »601.

Notes
600.

BREGEAULT Henri. Joseph Vallot (1854-1925). En souvenir. La Montagne, mars 1926, 190, p. 67.

601.

BREGEAULT Henri. Henri Vallot (1853-1922). En souvenir. La Montagne, novembre 1922, 156, p. 220.