Dans ses grandes lignes, la nouvelle méthode de révision reprenait le projet de 1867674. Sur le plan du recrutement, celui-ci prévoyait de remplacer le nombre par la qualité, en faisant appel à des officiers du Dépôt de la guerre, mieux formés aux travaux topographiques, de préférence aux officiers des corps d’armées. A partir de 1889, les révisions furent donc confiés à un petit nombre d’officiers expérimentés (ils n’étaient que trente-huit en 1889 et 1890), au courant non seulement des méthodes de révision, mais également des méthodes de dessin et de gravure afin de comprendre les modifications qu’induiraient leurs corrections. La qualité du recrutement était assurée par une série de mesures restrictives : les officiers devaient avoir été bien évalués durant les travaux de la carte d’Algérie, ils recevaient une instruction commune à Paris et devaient servir pendant au moins trois ans au SGA pour que l’expérience accumulée à chaque campagne soit mieux mise en valeur, enfin les commissions de 1890 et 1891 imposèrent un examen des travaux de chaque candidat.
Les conditions de l’encadrement lui-même étaient modifiées : un officier supérieur du SGA encadrait et inspectait les travaux de terrain des officiers réviseurs. Les commissions de 1890 et 1891 augmentèrent considérablement cet encadrement : elles instaurèrent une organisation des officiers réviseurs en groupes placés sous la direction d’officiers supérieurs expérimentés, elles se prononcèrent pour la révision simultanée d’une même feuille par plusieurs officiers réviseurs675 afin de faciliter son contrôle, et elles imposèrent le maintien des chefs de groupes à Paris pendant l’hiver pour l’examen des mises au net et la préparation de la campagne à venir.
Voir supra, partie 2, chapitre 3.2.2.1.
Au lieu de la révision d’une feuille entière par un seul et même officier en plusieurs mois.