3.4.3.2. Diversification des activités et reconnaissance de l’expertise technique du SGA.

Au cours de la guerre, les capacités de direction technique du SGA furent mises à profit dans des domaines de plus en plus éloignés de la cartographie. En topographie, le SGA développa la formation des officiers orienteurs, publia des instructions pour la « bonne utilisation » des cartes qu’il produisait, et créa un service de fabrication d’optiques pour fournir aux armées des instruments de topographie et d’observation. Il participa également aux études menées pour permettre le repérage par le son ou par les lueurs des batteries ennemies, constituant un service du repérage au sein de son organisation. Pour gérer la réception, le stockage et la distribution du matériel, un service des expéditions fut également créé. S’éloignant encore davantage de la cartographie, le SGA instaura une Commission de géographie chargée d’établir des notices sur les divers théâtres d’opérations et un Bureau météorologique militaire.

Alors qu’entre 1817 et 1914, son autonomie croissante s’était construite sur une concentration autour des activités spécifiquement cartographiques, en excluant peu à peu toutes les activités annexes qui y étaient traditionnellement rattachées, la diversification de ses activités pendant la guerre marquait une évolution considérable de sa situation institutionnelle. En démontrant ses capacités de réaction et de direction technique, le SGA avait non seulement justifié sa récente autonomie, mais aussi imposé la reconnaissance de son expertise technique. Contrairement à la situation connue au 19e siècle, ses nouveaux secteurs d’activité se trouvaient en situation annexe et l’activité cartographique restait clairement prioritaire.

Après l’armistice, le SGA se recentra d’ailleurs sur les activités cartographiques qui constituaient sa mission principale en temps de paix, mais il n’abandonna pas tous les secteurs développés pendant la guerre. Preuve de la reconnaissance de son expertise technique, il continua ainsi de diriger la recherche en matière de repérage et d’assurer la fourniture en matériel optique pour les armées. La Commission de géographie fut temporairement détachée du SGA, mais elle fut réintégré en 1927 sous le nom de Bureau des notices, au sein de la section de cartographie. Le Service cinématographique de l’armée, autonome pendant la guerre, fut aussi placé en 1920 sous le contrôle technique du SGA.