4.1.2. L’instrumentation de la méthode de levé topographique.

4.1.2.1. La méthode de la planchette déclinée au 19e siècle.

La méthode employée par les topographes du génie au Dépôt des fortifications dérivait directement de la méthode de la planchette déclinée qu’avaient utilisée les ingénieurs géographes dès la fin du 18e siècle750. Basée sur l’emploi de la planchette topographique et d’une boussole ou d’un déclinatoire, cette méthode constituait les fondements du levé topographique. Le Dépôt de la guerre lui-même l’avait utilisée pour le levé de la planimétrie de la carte de France. Mais malgré les diverses améliorations apportées à la boussole à éclimètre au cours du 19e siècle751, aucune méthode de nivellement topographique n’était suffisamment efficace et précise pour permettre une mesure instrumentale du relief à des échelles inférieures ou égales au 1 : 10 000 sans accroître considérablement la durée des opérations.

Les principales améliorations instrumentales avaient donc porté sur la stabilité de la planchette : le modèle « à la Cugnot », fixé au pied par un système de genou s’avérant parfois trop flexible, fut ainsi remplacé par la planchette à calotte sphérique, un peu plus lourde mais plus stable752. Dans ces conditions, les levés à la planchette déclinée s’avérait toujours supérieurs à ceux simplement effectués à la boussole à éclimètre, parce que le déclinatoire était moins sujet à variation que la boussole et parce que la visée était plus stable, donc plus précise, puisqu’elle pouvait s’appuyer sur toute la longueur de la planchette.

Notes
750.

Voir supra, partie 1, chapitre 1.2.2.2.

751.

Par exemple avec les modèles Rosier (1870), Parent (1880), Messiat (1882) ou Brosset (1882). Voir BERTHAUT Colonel. La Carte de France. T.2. Op. cit., p. 303-307.

752.

Ibid., p. 301-302.