4.2.1.3. Les triangulations complémentaires parfois nécessaires.

Dans les Alpes, la nature et l’état du réseau géodésique rendaient la situation encore plus complexe. D’une façon générale, la densité des points de la triangulation des ingénieurs géographes sur tout le territoire et la précision du 2e et 3e ordre dans la région alpine, très excentrée par rapport aux chaînes primordiales, étaient jugées insuffisantes pour établir directement un canevas de détail à partir de ces points. A cause des opérations réalisées dans l’urgence dans les territoires annexés en 1860, le réseau de points disponibles était particulièrement peu dense dans les Alpes du nord, en Savoie et Haute-Savoie. De plus, de nombreux signaux avaient disparu ou étaient trop détériorés pour être utilisés. Dans ces régions, les officiers topographes étaient donc régulièrement obligés d’exécuter de véritables triangulations complémentaires avant de pouvoir déterminer le canevas général. Réalisées au théodolite de reconnaissance ou au tachéomètre, leur méthode se différenciait radicalement de celle employée par les officiers géodésiens.

L’entreprise de la nouvelle triangulation, qui visait justement à compléter le réseau des ingénieurs géographes pour permettre les levés à grande échelle, ne modifia pas l’organisation des levés de précision, en grande partie à cause du retard pris dans les opérations de 2e et 3e ordre à la suite de la suppression des crédits spécifiques.