1.1.2.3. Une réforme structurelle pour refléter le nouveau statut.

L’évolution du rôle de la Commission incita Henri Vallot à envisager une réforme de son organisation. D’après Robert Perret859, il prévoyait de supprimer la différence entre membre titulaire et membre correspondant. Si Perret présentait cette mesure comme un nouveau signe des qualités humaines de Vallot, je l’interprète plus comme une réaction aux modifications des statuts du CAF en 1913, qui avaient introduit une part de proportionnalité dans l’élection des membres de la Direction Centrale pour limiter la prépondérance de la section parisienne860.

Mais les autres mesures envisagées reflétaient plus certainement la nouvelle orientation de la Commission. Henri Vallot voulait ainsi doter l’organisme d’un règlement intérieur plus précis, imposant notamment aux candidats-membres d’avoir fait la preuve de leur compétence. Perret y voyait la volonté d’adapter la Commission à l’évolution de la topographie indépendante, dans laquelle l’expérience acquise par les membres anciens justifiait plus la recherche de perfectionnements communs que la mise en place d’un véritable enseignement. A mon avis, cette réforme traduisait plutôt la nouvelle conception du travail de la Commission, qui ne consistait plus à fédérer les « bonnes volontés » pour dresser des cartes locales à l’usage des alpinistes et des scientifiques, mais bien à réunir des spécialistes de la topographie de haute montagne au sein d’une commission qui effectuerait un travail quasi-professionnel et jouerait le rôle d’autorité en France dans ce domaine.

Cependant, la réforme envisagée par Henri Vallot ne fut pas mise en place, puisque la Commission de topographie fut dissoute au moment de la déclaration de guerre et seulement reformée en 1923, dans une organisation moins ambitieuse.

Notes
859.

PERRET Robert. Notes de M. R. Perret. In MAURY Colonel Léon éd. L’œuvre scientifique du CAF. Op. cit., p. 140.

860.

HOIBIAN Olivier. Les Alpinistes en France. Op. cit., p. 59-68.