1.2.3. Un modèle pour la cartographie de haute montagne.

L’essentiel du travail effectué par les membres de la Commission avant la guerre consistait en des opérations de terrain. Pratiquement aucune carte ne fut dressée et publiée avant les années vingt. Le prosélytisme technique de la Commission se manifesta donc essentiellement dans les méthodes de levés, mais l’aspect purement cartographique n’était pas ignoré. A une époque où la connaissance touristique et scientifique de la montagne avait atteint un degré de formalisation suffisant pour être envisagée comme un corpus cohérent, l’ambition d’originalité imposée par Henri Vallot à la Commission de topographie ne s’appliquait pas seulement aux méthodes topographiques mises en œuvre, mais procédait plus généralement d’une volonté de définir une forme nouvelle, aboutie et fixe, de représentation cartographique de la montagne, susceptible de traduire cette cohérence et de glorifier les régions montagneuses par la carte. Au-delà de l’uniformisation méthodologique, cette volonté se traduisit par la définition d’un modèle cartographique pour la haute montagne, qui se fit d’abord par la critique des cartes existantes, puis par la publication des premières cartes de topographes-alpinistes.