1.3.3.4. Les cartes dérivées, réponses aux véritables besoins des alpinistes.

Certains croquis topographiques connurent un succès relativement important, malgré des tirages probablement limités. Ainsi, le Croquis des environs de Pralognan-la-Vanoise de Boell, publié pour la première fois en 1923, en était à sa douzième édition en 1937, en grande partie parce qu’il couvrait une zone encore très peu cartographiée où le tourisme commençait à se développer. Cependant, les plus grands succès éditoriaux de membres de la Commission de topographie furent sans conteste les séries de cartes dérivées de la carte du massif du Mont Blanc au 1 : 20 000 des Vallot.

A partir de 1934 et jusque dans les années cinquante, Charles Vallot et Etienne de Larminat, qui avaient participé à la réalisation de la carte originale et s’étaient occupés d’en achever la publication après la mort d’Henri et Joseph Vallot, réalisèrent plusieurs cartes en utilisant les données issues des levés originaux, des cartes suisses et italiennes, et de certains plans directeurs du SGA. Ils dressèrent ainsi une généralisation au 1 : 200 000 en une feuille de la Carte du Massif du Mont Blanc en 1928, puis au 1 : 50 000 en quatre feuilles entre 1935 et 1937, dont ils produisirent également une version avec indication des itinéraires. En étendant la zone couverte, ils réalisèrent aussi trois cartes-itinéraires au 1 : 60 000 : Saint-Gervais Val-Monjoie et Mégève-Beaufort en 1938, Chamonix-Sixt en 1939, également déclinées en des versions avec indication des itinéraires à ski. L’échelle plus réduite facilitait l’achat de toutes les feuilles couvrant le massif et rendait leur utilisation plus simple sur le terrain, alors que le tracé des itinéraires sur les éditions spéciales apportait une réelle valeur ajoutée pour les alpinistes et les skieurs.

En dehors de la sphère d’influence de la Commission de topographie, l’essentiel de la production cartographique indépendante concernait d’ailleurs le même type de cartes dérivées à orientation touristique qui seul connaissait un véritable succès public. Mais cette production, qui couvrait d’autres régions que le massif du Mont Blanc, ne pouvait pas rivaliser en terme de qualité du dessin avec les réalisations de véritables topographes-alpinistes comme Charles Vallot et Etienne de Larminat. Elle connut donc un succès moindre que les diverses cartes Vallot du massif du Mont Blanc qui devinrent rapidement la « bible » des alpinistes dans cette région – soutenues par le succès complémentaire des Guides Vallot à partir des années vingt933.

Notes
933.

Voir infra, partie 3, chapitre 4.2.3.5.