2.3. La vampirisation des travaux du CAF par le SGA.

La « professionnalisation » des travaux des topographes-alpinistes sous l’influence d’Henri Vallot, l’affirmation de la Commission de topographie du Club alpin français comme la référence française en matière de cartographie alpine et la situation financière délicate du Service géographique de l’armée favorisèrent le développement de collaborations ponctuelles entre les deux organismes. Le SGA adopta une attitude très pragmatique : puisque ses moyens étaient limités et que des particuliers se proposaient de trianguler et lever bénévolement, mais dans des conditions techniques satisfaisantes, des zones particulièrement difficiles à parcourir, il pouvait essayer d’exploiter une partie des travaux de ces « bonnes volontés ». Les collaborations furent spécialement développées dans les domaines de la géodésie et de la toponymie, mais l’opposition structurelle fondamentale entre les deux organismes se transforma dans les années vingt en une véritable vampirisation des travaux des topographes-alpinistes et des compétences des alpinistes du CAF au seul profit du SGA, amplifiant le déclin de leur activité cartographique dans les années trente.