Jusqu’au début du 20e siècle, la métrophotographie n’avait été appliquée à la topographie que pour le levé de reconnaissance de régions étendues qu’aucune carte à grande ou moyenne échelle ne couvrait encore (Etats-Unis, Canada, Russie), ou pour le levé de zones inaccessibles de surface réduite dans des opérations détaillées (Suisse, Italie, France avec les Vallot dans le massif du Mont Blanc). Le principal obstacle au développement de ces applications restait la laborieuse phase d’exploitation des photographies, la restitution, pour laquelle de nombreux calculs et constructions graphiques complexes étaient nécessaires. A la fin du 19e siècle, au Canada, Deville avait déjà identifié cet obstacle et proposé une piste de recherche dans la mise au point d’un instrument permettant de mécaniser, au moins partiellement, les opérations de restitution1073. Au cours de la première décennie du 20e siècle, une recherche technologique active aboutit à la mise au point des premiers procédés mécaniques de restitution, en Allemagne, en Suisse et au Canada : basés sur la stéréophotographie, ils concrétisaient partiellement l’orientation industrielle des levés topographiques déjà envisagée dans les levés de précision. En opposition avec la méthode expérimentée par Laussedat et Javary et avec sa simplification graphique par Henri Vallot, le Service géographique de l’armée commença à exécuter des levés photographiques seulement après qu’un instrument ait permis de mécaniser la restitution des clichés, puis les généralisa dans les régions montagneuses après la première guerre mondiale.
DEVILLE Edouard-Gaston. Photographic surveying. Op. cit.