Principalement développée au SGA sous l’influence du développement des levés aériens pendant la première guerre mondiale, la stéréotopographie terrestre resta toujours une technique de complément pour le service officiel. Limitée dans son emploi efficace aux zones montagneuses, elle se trouva très rapidement en concurrence avec la stéréotopographie aérienne qui avait l’avantage non seulement de permettre une coupure plus nette avec le terrain, en ne rendant nécessaire son parcours que pour les phases de préparation et de complètement, mais aussi de proposer un angle de vision beaucoup plus proche de la projection horizontale employée en cartographie. Les rares manifestations d’une industrialisation des levés stéréotopographiques terrestres furent d’ailleurs toujours dérivées de l’organisation plus systématique mise en place pour les levés aériens. Ainsi, la création d’un laboratoire de photographie, qui permit d’éviter à l’opérateur ayant effectué les prises de vue terrestre de devoir développer lui-même ses épreuves, fut en fait provoquée par le nombre beaucoup plus important de clichés photographiques que produisaient une mission aérienne.
A mes yeux, la stéréotopographie terrestre constituait, moins dans son principe que dans la façon dont elle fut appliquée au SGA, une technique de transition entre les méthodes classiques formalisées par le colonel Goulier et la généralisation des levés aériens après la deuxième guerre mondiale. Relativement peu développée, elle joua cependant un rôle charnière dans le passage d’une approche artisanale à une approche industrielle, en confirmant une organisation des levés topographiques indépendante des opérations géodésiques instaurée par les levés de précision et en mettant en œuvre les premières tentatives d’automatisation et de division du travail cartographique – des principes repris dans le développement des levés aériens1111.
Voir infra, partie 4, chapitre 2.