Après l’acceptation du projet par la Commission centrale des travaux cartographiques en 1897 et le ministre de la Guerre en 1898, les spécifications de la nouvelle carte de France au 1 : 50 000 furent étudiées par le SGA, qui rédigea une feuille spécimen dérivée du plan directeur de Paris. « Les propositions du Service Géographique furent présentées le 23 juin 1899 à la Commission centrale, qui délégua, dans la même séance, à une sous-commission présidée par M. le Général Bassot, sous-chef d’Etat-Major général de l’Armée, Directeur du Service Géographique, le soin de les examiner et “d’étudier toutes les questions de cartographie se rattachant à l’établissement de la carte en projet”. »1116 Les conclusions de la sous-commission, adoptées à l’unanimité par la Commission centrale le 26 octobre 1900, définirent les spécifications de la nouvelle carte et fondèrent ce qui fut appelé par la suite le type 1900 :
‘« La carte sera établie d’après la projection polyédrique [ou polycentrique] ; les feuilles, mesurant 20’ centésimales en latitude et 40’ en longitude auront (zone moyenne) 0,40 m sur 0,55 m environ. La carte sera en courbes de niveau et imprimée en huit couleurs : les courbes seront rehaussées, en terrain moyennement et fortement accidenté, d’un estompage en gris bleuté comportant à la fois l’application des conventions de la lumière zénithale et de la lumière oblique. On aura recours, comme mode de reproduction, aux procédés combinés de la gravure et de l’héliogravure sur zinc ; les signes conventionnels seront conformes au tableau arrêté par la sous-commission. Les types et les dimensions des écritures seront conformes aux principes admis pour l’exécution de la lettre sur la carte d’Etat-Major. Enfin il sera établi deux éditions de la carte : l’une dite édition générale, commune à tous les services, l’autre technique, ainsi que des cartes dérivées. »1117 ’Par la projection, le mode de représentation du relief et les techniques de reproduction utilisés, la nouvelle carte de France s’insérait dans l’évolution contemporaine de la cartographie topographique, dominée par la représentation scientifique du terrain et les préoccupations d’actualité. Mais elle héritait aussi de la carte d’état-major l’ambition de répondre aux besoins de tous les services publics et la tradition d’une représentation figurative du territoire. Il en résulta une œuvre de transition un peu « mal née », qui fut autant louée pour sa perfection et son luxe que critiquée pour son manque de praticité et d’efficacité.
Rapp. SGA 1901, p. 11.
Cité dans Ibid.